« Nous appelons au rassemblement pour dénoncer avec colère et inquiétude les ruptures récurrentes de médicaments auxquelles nous sommes confrontés », écrit l'association France Parkinson. Celle-ci vient de lancer la pétition « Parkinson, non-assistance à personne en danger » pour alerter sur la pénurie de médicaments majeurs dans cette pathologie depuis l'été. « Nous alertons les pouvoirs publics sur le risque aigu que font porter ces ruptures sur la santé de personnes déjà durement touchées par la maladie. Nous demandons que cessent ces situations inacceptables », écrit l'association dans sa pétition.
La fermeture temporaire de l'usine américaine a provoqué la rupture de Sinemet (laboratoire MSD ; groupe américain Merck and Co), un antiparkinsonien associant le lévodopa et le cardidopa utilisé par 45 000 patients en France. La pénurie est prévue jusqu'en mars 2019. Selon l'agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), il s'agit de « la plus longue rupture qu'on ait pu avoir pour le Parkinson »
L'ANSM a proposé des alternatives au Sinemet le 19 septembre dernier, mais les médicaments de substitution nécessitent des ajustements de doses et peuvent induire des déséquilibres chez les patients habitués au Sinemet.
Récurrence des pénuries de médicaments
En 10 ans, les signalements de ruptures de stock de médicaments ont été multipliés par dix. Depuis 1 an, il a même été observé une hausse de 30 %. L'amplification des tensions d'approvisionnement inquiète jusqu'au Sénat. L'une des propositions fortes de ce dernier consiste à créer un pôle public de production et de distribution des médicaments essentiels et à confier la fabrication de médicaments indispensables à des agences publiques.
Vis-à-vis des industriels, il propose d'un côté des aides financières pour les entreprises pharmaceutiques qui s'engageraient à fabriquer en France certaines substances actives jugées essentielles, et de l'autre la publication des sanctions en cas de manquements dans la mise en œuvre de leurs plans de gestion des pénuries.
« Il ne sera possible de lutter efficacement contre les phénomènes de rupture qu'en engageant rapidement une réponse collective qui permette d'aborder le problème dans toutes ses dimensions », affirme les entreprises du médicament (LEEM) dans son communiqué, en faisant référence aux conclusions de la mission sénatoriale.
Le LEEM « s'engagera aux côtés des pouvoirs publics pour mettre en place un plan d'action » pour apporter « des réponses concrètes aux ruptures d'approvisionnement », a assuré son président Philippe Tcheng, cité dans le communiqué.
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