En France, l’insuline, qui présente l’avantage de ne pas passer la barrière placentaire mais qui est contraignante et nécessite un suivi étroit, reste le traitement de référence, alors que dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, les antidiabétiques oraux, moins coûteux et mieux acceptés par les femmes, sont largement utilisés.
Cette étude n’a pas permis de montrer la non-infériorité du glibenclamide, l’insuline reste ainsi le traitement de référence du diabète gestationnel. Mais, compte tenu de la faible augmentation du taux de complications, le glibenclamide continue de constituer une alternative à l’insuline, après information éclairée de la femme sur ses bénéfices et ses risques.
Les résultats montrent en effet un taux plus élevé d’hypoglycémie néonatale dans le groupe glibenclamide (88,6 % n’en présentent pas, vs 93 % sous glibenclamide). Cependant, aucun nouveau-né ne présentait une hypoglycémie clinique symptomatique et aucun n’a été transféré en réanimation néonatale pour hypoglycémie. Et on sait que lorsque l’hypoglycémie néonatale est diagnostiquée et traitée, il n’y a aucun risque concernant le développement neurologique de l’enfant à deux ans, comme l’a montré une étude publiée dans le NEJM (2).
Les autres critères néonataux ne montraient pas de différence : le taux de poids de naissance supérieur au 90e percentile était comparable dans les deux groupes, ainsi que le taux de macrosomie supérieure à 4 000 g et le taux d’hyperbiliburinémie.
En revanche, dans le groupe glibenclamide, les mères avaient un diabète mieux équilibré. Ces patientes étaient satisfaites de leur traitement, plus facile à utiliser : près de 80 % le reprendraient et moins de 20 % utiliseraient l’insuline.
En somme, la question est : est-on prêt à accepter une augmentation au maximum de 10 % sur les complications néonatales, sachant que c’est essentiellement une augmentation des hypoglycémies ? Selon nous, le glibenclamide pourrait éventuellement être utilisé, surtout chez les femmes en situation de précarité qui ont du mal à manier l’insulinothérapie.
*Investigatrice principale de l’étude
(2) référence?
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