Le Pr Nicolas Roche (Cochin) a rappelé les enjeux : quatrième cause de mortalité dans le monde, la BPCO est responsable, dans notre pays, de 95 000 à 145 000 hospitalisations liées à des exacerbations, et de 16 000 décès par an. Des chiffres qui n’évoluent guère malgré des progrès thérapeutiques certains (traitements efficaces, réhabilitation respiratoire…). Cela pour de multiples raisons : méconnaissances ou déni de la maladie, mauvaise observance, mauvaise utilisation des dispositifs d’inhalation.
La prévention des exacerbations est un objectif majeur, ces dernières étant l’une des principales causes de morbidité au cours de la BPCO. De plus, elles sont responsables d’une mortalité hospitalière variant entre 2,5 % et 30 % selon la sévérité de la maladie. Or, si l’on a montré que les associations de corticostéroïdes inhalés (CSI) et de BLDA permettaient de réduire le taux annuel des exacerbations modérées à sévères, « on ne parvient pas à contrôler ces patients et à ramener le taux d’exacerbation à zéro » déplore Nicolas Roche.
L’apport de Relvar Ellipta
À ce titre, Relvar Ellipta 92/22µg représente un indéniable progrès, déclare le Pr P. Devillier (Foch, Suresnes). Tout d’abord, par la nouveauté des principes actifs associés. Par rapport au propionate, déjà utilisé, le furoate de fluticasone se caractérise par une activité anti-inflammatoire puissante, une longue durée d’action et, surtout, une grande affinité pour les récepteurs des glucocorticoïdes – ce qui permet d’utiliser des doses plus faibles (100 µ pour 92 µg délivrés). Par ailleurs, le vilanterol se caractérise par un effet prolongé sur 24 heures, et une affinité et sélectivité pour les récepteurs ß2. Ce qui permet une administration en une seule inhalation par jour, matin ou soir, au même moment de la journée.
Le dispositif Ellipta est un autre facteur de progrès (il sera d’ailleurs appliqué à tous les médicaments de la gamme GSK présents ou à venir). Il marque un retour à la simplicité, car l’ouverture et l’armement se font en un seul geste, si bien qu’il suffit d’ouvrir, d’inhaler et de fermer. Le contrôle de la bonne utilisation est à la fois gustatif (au niveau de l’embout buccal), auditif (clic) et visuel (compteur de doses unitaires). Au total, on peut donc espérer améliorer l’observance et l’utilisation des dispositifs – deux facteurs qui sont clés pour le contrôle de la BPCO.
Démonstrations cliniques
Plus de 10 études cliniques ont étayé le développement clinique de Relvar Ellipta, en particulier les études Dransfield, réunissant 3 255 patients et ayant montré, après 52 semaines, que par rapport au vilanterol seul l’association réduisait de 27 % le taux annuel d’exacerbations modérées à sévères. Les patients inclus présentaient une VEMS (vitesse expiratoire maximum seconde), après administration de bronchodilatateurs, inférieure à 70 %, ce qui explique l’AMM du produit (les indications ont été progressivement élargies de 50 à 60 % et, maintenant, à 70 %). Cela chez des patients ayant des antécédents d’exacerbations répétées malgré un traitement bronchodilatateur continu.
Le profil de tolérance a été conforme à celui attendu pour un CSI et un bêta-BLDA. En particulier pour le risque de pneumonie sous BLDA (4 % vs 2 %) en sachant, précise le Pr Devillier que le risque est majoré par un tabagisme actif, des antécédents de pneumonie, une IMC inférieure à 25 kg/m2, un syndrome obstructif sévère… et la BPCO elle-même. Par ailleurs, la fréquence des fractures liées à l’utilisation de CSI reste faible (1 %). En pratique, les effets indésirables les plus fréquents sont, classiquement, les céphalées et les rhinopharyngites.
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