Durant tout le mois de septembre, médecins, pharmaciens et patients devront faire face à de fortes tensions d'approvisionnement des médicaments à base de valsartan, survenues après le rappel mondial de certains lots concernés par un défaut de qualité, depuis juillet.
Ce rappel de lots est lié à la présence de N-nitrosodiméthylamine (NDMA) dans la substance active valsartan fabriquée par la société Zhejiang Huahai Pharmaceutical. Or cette impureté est classée cancérogène probable pour l'homme par l'OMS. « Un million et demi de patients sont sous valsartan : 50 % de ceux-ci sont concernés par ce défaut de qualité. Heureusement, médecins spécialistes et généralistes connaissent bien ce médicament pour lequel des alternatives existent », souligne le Dr Dominique Martin, directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Pas d'arrêt brutal
Le valsartan appartient à la famille des inhibiteurs de l'angiotensine : l'une des premières classes thérapeutiques prescrites dans l'hypertension artérielle (HTA) et dans l'insuffisance cardiaque.
Les patients actuellement sous valsartan doivent consulter leur médecin. « Certains pourront bénéficier d'une substitution vers un valsartan non affecté par la présence de NDMA, rappelle le Pr Joseph Emmerich, cardiologue à l'Hôtel-Dieu (Paris). Toutefois, cette situation est rare : elle concerne notamment les patients pour lesquels le valsartan est la seule molécule pouvant équilibrer une HTA sévère. Dans la grande majorité des cas, le médecin pourra opter pour la substitution vers un autre sartan ou vers un inhibiteur de l'enzyme de conversion. » Dans tous les cas, les patients doivent éviter l'arrêt brutal de valsartan dont les risques seraient bien supérieurs à ceux liés à la poursuite du traitement.
Sécuriser l'approvisionnement
Outre l'organisation de la priorisation des prescriptions et des dispensations, l'ANSM a publié, dès juillet, sur son site plusieurs documents d'information sur le valsartan pour les médecins, les pharmaciens et les patients. Elle a mis en place un numéro vert dédié au valsartan (0 800 97 14 03).
L'agence a également demandé aux laboratoires commercialisant des médicaments à base de valsartan, non concernés par la présence de NDMA, d'augmenter leur production pour garantir un approvisionnement suffisant en valsartan. Elle a, par ailleurs, mis en place plusieurs mesures dont un suivi périodique des stocks de valsartan et des autres sartans disponibles sur le marché français. Autant de dispositions qui devraient permettre, d'après l'ANSM, le retour à un approvisionnement normal en valsartan, dans officines françaises, pour la fin du mois de novembre.
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