« TOUTE NOUVELLE arme contre l’épilepsie est la bienvenue », souligne le Dr Arnaud Biraben (CHU de Rennes et président de la Ligue française contre l’épilepsie). En effet, malgré les progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années, un tiers des patients épileptiques continuent à faire des crises. Un nombre très important, quand on sait que cette maladie multiforme touche près de 1 % de la population, soit entre 500 000 et 600 000 patients. « Non seulement la qualité de vie des patients mal contrôlés est très altérée, mais leur mortalité est deux à trois fois supérieure à celle de la population générale », précise le Pr Michel Baulac (groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, centre de référence des épilepsies rares, Paris), qui rappelle que les crises partielles représentent de 60 à 70 % des épilepsies. « Ces crises sont d’une extraordinaire diversité et seules la moitié environ est correctement contrôlée par une monothérapie et 30 % des patients restent mal contrôlés malgré différentes associations. La prise en charge de l’épilepsie se heurte également à la gestion des effets indésirables de ces traitements ».
Une structure chimique différente.
D’où l’intérêt suscité par le lacosamide, un nouvel antiépileptique mis au point par les laboratoires UCB. « Doté d’une structure chimique différente des autres antiépileptiques, il agit par le biais des canaux sodiques voltage- dépendants et diminue l’hyperexcitabilité pathologique sans effet sur l’activité physiologique », explique le Dr Sofia Coubaut (UCB). Après administration par voie orale, le lacosamide est rapidement absorbé et sa biodisponibilité orale est proche de 100 %. Sa demi-vie est d’environ13 heures.
Administré deux fois par jour, les concentrations plasmatiques à l’état d’équilibre sont atteintes après 3 jours. La pharmacocinétique est proportionnelle à la dose et constante dans le temps avec de faibles variations intra- et interindividuelles. Il existe peu d’interactions médicamenteuses, ni avec les autres antiépileptiques, ni avec les contraceptifs oraux.
Le taux de répondeurs a été de 34 et 40 %.
Le lacosamide a fait l’objet de trois essais cliniques, menés chez des patients épileptiques âgés de plus de deux ans traités par au moins deux médicaments et ayant au moins quatre crises partielles par mois avec une période libre de moins de 21 jours. Le critère principal de jugement était le pourcentage de répondeurs, c’est-à-dire le nombre de patients dont la fréquence des crises a diminué de plus de 50 %. Ont participé à ces essais 1308 patients, âgés en moyenne de 38 ans et dont l’ancienneté moyenne de la maladie était de 23 ans; 84 % prenaient deux ou trois antiépileptiques. Vimpat a été associé à toutes les molécules disponibles. Au total, le taux de répondeurs a été de 34 et 40 % respectivement sous Vimpat 200 mg/j et 400 mg/j, versus 23 % dans le groupe placebo. « Quatre-vingts pour cent des patients étaient encore dans les études de suivi après un an de traitement », remarque le Dr Coubaut. Sensations vertigineuses, céphalées, nausées et diplopie ont été les événements indésirables les plus fréquents. À noter que ce médicament est contre-indiqué chez les patients ayant un bloc auriculo-ventriculaire du 2e ou du 3e degré et qu’il doit être prescrit avec prudence chez les patients recevant un traitement susceptible d’allonger l’espace PR.
Vimpat est indiqué en association dans le traitement des crises partielles, avec ou sans généralisation secondaire, chez des patients épileptiques âgés de 16 ans et plus. Il est commercialisé sous trois formes galéniques : comprimés dosés à 50, 100, 150 et 200 mg ; sirop dosé à 15 mg/ml; solution pour perfusion à 10 mg/ml.
D’après les communications des Drs Sofia Coubault et Arnaud Biraben et du Pr Michel Baulac, dans le cadre d’un symposium organisé par UCB.
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