Pour les cadres hospitaliers de ma génération, Francis Peigné ((« Francis Peigné, le faux père tranquille du syndicalisme hospitalier », « Le Quotidien du Médecin » du 1er décembre 2020) fut incontestablement le syndicaliste phare et emblématique du monde hospitalier médical public. Ferme dans ses convictions mais toujours affable et chaleureux, il séduisait par ses approches réalistes et responsables. Défenseur des praticiens hospitaliers, il n’oubliait jamais de tenir compte du contexte, préférant les évolutions maîtrisées aux coups d’éclat sans lendemain.
Je l’ai bien connu lorsque je vice-présidais puis présidais le SNCH (syndicat national des cadres hospitaliers de 1974 à 1989), syndicat indépendant comme celui dont il était responsable, débattant bien sûr du rôle de chacun, mais aussi et surtout de l’avenir du service public.
À l’Hôtel-Dieu, nous avons eu le plaisir de travailler ensemble car il s’était vu confier l’intérim de la chefferie du service de psychiatrie alors qu’il dirigeait celui de Cochin. Francis appréciait la bonne entente qui régnait entre la direction et le corps médical et il rêvait d’un hôpital à la gouvernance apaisée.
À la Direction des hôpitaux, j’ai porté avec lui, et bien sûr Édouard Couty, le projet de loi hospitalière et sa mise en œuvre, avec la même vision, celle d’un hôpital en plein développement et en pleine mutation.
Pendant mon passage à l’Igas (1995-1998), Francis et moi nous retrouvions régulièrement à déjeuner pour poursuivre nos réflexions et c’est lui qui m’avait convaincu de prendre la responsabilité de la FHF ; conscient qu’au-delà des différentes composantes, il fallait une maison commune forte, capable de rassembler les énergies et de parler d’une seule voix pour défendre l’essentiel dans les moments difficiles.
Devenu délégué général de la FHF, j’ai toujours pu compter sur ses conseils et son appui.
Tous ceux qui l’ont connu garderont de Francis Peigné le souvenir d’une personnalité forte et attachante.
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