Si la PMA existe bien sûr qu’elle doit d’être disponible pour tout le monde.
Mais au-delà de cette polémique à propos du choix affectif et du choix du genre du partenaire qui ne devrait rester que de l’ordre du privé et de l’intime ( pourquoi donc a-t-on besoin de dire, de revendiquer, voire de convaincre la société de qui on aime et avec qui on a du plaisir ?), nous n’avons toujours pas pris une distance raisonnable avec le concept très religieux qui lie sexualité et procréation, tout en affirmant, grâce à la science, rendre ces deux aspects de la vie humaine distincts, au moins dans leur « mise en acte ».
Comment nos politiques, qui nous racontent des (leur) histoires glorieuses ou dramatiques, ordinaires ou étonnantes, par leurs souffrances, réussites, ou des mythes familiaux plus ou moins racontables à leurs descendants, imaginent-ils ce que seront des histoires d’éprouvettes fondées sur le désir d’adultes qui n’auront eux-mêmes parfois que peu de choses à dire sur les histoires de ceux qui les ont précédés ?
Les mythes, les cultures, les littératures qui en sont issues, ont fondé ce qui structure l’esprit de ceux qui pensent et décident aujourd’hui. Comment raconter l’histoire qui vous détermine beaucoup quand celle-ci a été instrumentalisée par une science sans conscience ?
Pourquoi donc faudrait-il procréer pour être quelqu’un de bien, humainement et socialement ? À des moments où nous sommes très vigilants à ne pas décider pour l’autre de ce que sera sa vie, quel orgueil ou quelle inconscience nous fait donc prôner des possibilités et des conséquences aussi vertigineuses.
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