Environ 15 % de la population est exposée chaque année à une corticothérapie systémique et 1,8 % à une corticothérapie systémique prolongée. Comment sont prescrites les principales mesures adjuvantes des corticothérapies systémiques prolongées ? Et parmi les principaux médecins prescripteurs que sont les généralistes, les rhumatologues, les internistes et les pneumologues, lesquels sont les plus attentifs au respect de ces mesures adjuvantes ? Une étude transversale mise en ligne sur le site d’information thérapeutique www.cortisone-info.fr s’est attachée à répondre à ces questions (1).
→ Un total de 1 383 questionnaires ont été remplis et 843 (61 %) analysés (femmes : 70,6 %, âge moyen : 59 ans [44 – 70], posologie moyenne de glucocorticoïdes : 12,5 mg/j. Les principaux prescripteurs étaient les rhumatologues (30,5 %) et les internistes (17,3 %).
→ Certaines mesures souvent inutiles étaient beaucoup prescrites (supplémentation potassique, protection gastrique, régime hyposodé) alors que d’autres mesures faisant consensus (prévention de l’ostéoporose, vaccinations) étaient prescrites à moins de la moitié des patients.
Le régime hyposodé était le plus fréquemment prescrit (n = 607, 72 % des patients), suivi par la recommandation d’une activité physique régulière (n = 505, 59,9 %). Les prescriptions d'un régime hypocalorique (n = 187, 22,2 %) et d’une vaccination antipneumococcique (n = 210, 24,9 %) étaient les moins fréquentes. Par ailleurs, 143 (28,3 %) des 505 patients de plus de 50 ans recevant une posologie quotidienne d’équivalent prednisone ≥ 7,5 mg avaient une prescription de biphosphonates.
Les deux mesures adjuvantes considérées comme étant les plus difficiles à suivre par les patients étaient le régime hyposodé (31,3 % des patients avec cette prescription) et le régime pauvre en glucides (30,9 %). Les deux mesures considérées comme étant les moins pénibles étaient les supplémentations vitamino-calcique (12,4 %) et potassique (13,3 %).
→ La plupart des mesures étudiées étaient plus fréquemment prescrites par les internistes que par leurs collègues d’autres spécialités. Bien que les rhumatologues soient les principaux prescripteurs de corticoïdes au long cours. Les internistes prescrivent davantage de régimes hyposodés (OR : 2,28), pauvres en glucides (OR : 1,96), en graisses (OR : 1,56), riches en protéines (OR : 2,41) et hypocaloriques (OR : 1,81) ainsi que la consommation de produits laitiers (OR : 1,93). Les pneumologues vaccinaient les patients contre la grippe ou le pneumocoque plus souvent que leurs collègues. Concernant la prévention des ulcères gastriques, il n’y avait pas de différence significative entre les prescripteurs. De même concernant la recommandation d’une activité physique régulière et celle de biphosphonates.
1- Six M et al., Prescription des mesures adjuvantes aux corticothérapies systémiques prolongées en fonction de la spécialité du prescripteur. Rev Med Interne (2018), https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.388
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