L’âge moyen au diagnostic est estimé à 65 ans chez l’homme et à 64 ans chez la femme.
Les trois quarts des CBP sont diagnostiqués à un stade localement avancé ou métastatique, c’est-à-dire, malheureusement, le plus souvent non opérables. En effet, les symptômes – présents dans 60 % des cas sont aspécifiques, n’apparaissant que lorsque des organes centraux (bronches, vaisseaux) ou périphériques (paroi) sont touchés, ou en cas de métastases (cérébrales, osseuses, hépatiques) [12].
> Pour la pratique, on peut retenir que tout symptôme fonctionnel respiratoire, quelle que soit sa gravité, quelle que soit sa nature, doit attirer l’attention chez un sujet fumeur (ou ancien fumeur) de plus de 40 ans. Cependant, l’absence de facteur de risque, dont le tabagisme, n’exclut pas l’existence d’un CBP.
La toux est souvent révélatrice : récente ou de modification récente, classiquement sèche et quinteuse, rebelle au traitement symptomatique. Elle est souvent négligée ou banalisée chez un fumeur dont la toux est habituelle.
L’hémoptysie (<10% des cas) même minime a une valeur d'alarme parce qu'elle inquiète le malade et le force à consulter davantage que la toux. Elle impose une consultation spécialisée et la réalisation d’une broncho-fibroscopie et d’un scanner thoracique.
La dyspnée est rarement révélatrice. En cas d’obstruction d’un gros tronc, elle peut s’associer à un « wheezing » (sifflement localisé).
Un tableau d’infection respiratoire basse (25 % des cas) régressant mal sous traitement ou récidivant dans le même territoire doit alerter.
Une douleur thoracique : témoin d’un envahissement pariétal ou d’une pleurésie néoplasique
Les autres symptômes possibles sont communs aux néoplasies : altération de l’état général, maladie thrombo-embolique veineuse de novo ou récidivante, métastases symptomatiques.
> D’autres symptômes, moins fréquents, méritent d’être mentionnés :
- le syndrome cave supérieur, constitué par un œdème de la base du cou, une circulation veineuse collatérale, une turgescence jugulaire, un œdème palpébral prédominant le matin, une HTIC. C’est une urgence thérapeutique.
- une dysphonie (compression du récurrent laryngé gauche le plus souvent par une adénopathie)
- le syndrome de Pancoast-Tobias [11] associe une névralgie cervico-brachiale C8-D1 et des troubles sympathiques de type syndrome de Claude Bernard Horner (myosis, ptosis, énophtalmie) peuvent révéler une tumeur de l’apex. Les symptômes peuvent être à tort mis sur le compte d’une discopathie cervicale ou d’une périarthrite scapulaire, au point que le retard diagnostic est en moyenne de 6-10 mois 11)
- enfin, les syndromes paranéoplasiques peuvent revêtir de multiples présentations : hippocratisme digital récent avec arthralgies inflammatoires aux mains et pieds (syndrome de Pierre-Marie) ; hyponatrémie par une sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique ; fièvre isolée.
> Il n’est pas rare que le cancer soir découvert fortuitement sur un bilan d’imagerie.
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