Dr Nicolas Hirth, généraliste à Trégastel
« Je défends le C à 50 euros pour ne pas être dépendant des forfaits qui nous enchaînent »
Membre du collectif « Médecins pour demain » depuis sa création, le Dr Hirth s’engage dans ce mouvement pour défendre une médecine de proximité de qualité, menacée selon lui par une sous-valorisation des actes et une forfaitisation de la rémunération. Le généraliste, installé depuis deux ans à Trégastel (Côtes-d’Armor), défend un C à 50 euros qui permettrait aux médecins libéraux d’investir pour assurer des soins de qualité.
Dr Pauline Pepy, généraliste à Allassac
« Une revalorisation nous permettrait d’embaucher du personnel qualifié »
À 35 ans, la Dr Pauline Pepy exerce en libéral depuis 7 ans, après une année de remplacements. Installée en zone semi-rurale, à Allassac en Corrèze, elle est confrontée aux difficultés liées à la pénurie médicale. Membre du collectif « Médecins pour demain », elle sera en grève pour revendiquer un C à 50 euros, indispensable selon elle pour assurer aux médecins les moyens de renforcer le personnel des cabinets médicaux et de préserver la qualité des soins.
Dr Olivier Leroy, généraliste à Angers
« La revalorisation de la profession passe aussi par l’indépendance vis-à-vis des tutelles »
Ce jeune généraliste de 40 ans est installé à Angers depuis plus de 10 ans. Il exerce dans un cabinet de 12 professionnels dont 6 médecins. Au-delà de la revalorisation financière, indispensable selon lui pour améliorer les conditions d’exercice et l’accueil des internes, le Dr Olivier Leroy plaide pour davantage d’indépendance vis-à-vis de l’Assurance-maladie.
Dr Anne Bellut, dermatologue à Neuves-Maisons
« Notre acte intellectuel doit être réévalué au-delà du tarif des 30 euros »
« Je ferme mon cabinet le 1er décembre parce que je partage le profond mécontentement des médecins qui a conduit à ce mouvement de grève. La revendication spécifique de revalorisation à 50 euros, si elle doit être discutée, a le mérite d’être un message simple, clair et percutant, en adéquation avec la colère que nous ressentons vis-à-vis d’un budget de la Sécurité sociale très défavorable à la médecine libérale. Nous méritons d'être entendus par les tutelles et d'obtenir un effort financier de revalorisation des consultations pour l’ensemble des spécialités cliniques, notamment la dermatologie. Notre acte intellectuel doit être réévalué au-delà du tarif des 30 euros. L'APC [avis ponctuel de consultant] devrait être augmenté de 55 à 60 euros, niveau habituel de la consultation du spécialiste de secteur I. Ce serait un début de reconnaissance de notre travail car nous avons besoin de moyens supplémentaires pour nous organiser mieux afin d'améliorer l'accès aux soins. »
Dr Bertrand Legrand, généraliste à Tourcoing
« Je réclame une vraie reconnaissance de mon travail »
« Installé depuis 2005 dans un cabinet de groupe – pour 8 000 habitants – je fais grève les 1er et 2 décembre car, comme mes confrères, je réclame une vraie reconnaissance de mon travail. Pour moi, il est utopique de revendiquer l'acte à 50 euros mais, en revanche, je demande à l'État de donner les moyens de mieux rémunérer les consultations longues complexes et la prise en charge des patients sans médecin traitant. J'ai annoncé ma décision avec une affiche et je n'ai pas pris de rendez-vous ces jours-là. Mais je ne vais pas faire un arrêt total de soins car cela ne serait pas responsable. Tous les appels sont basculés sur le service d'accès aux soins et le 15 et je continuerai à répondre aux soins non programmés. C'est ma façon de protester. Aujourd'hui, le mouvement lancé n'est pas contrôlé par les syndicats. Si on continue à faire monter cette colère, on risque d'aboutir au même phénomène que les Gilets jaunes pour les médecins et cela sera difficilement gérable. »
Dr Edmond Galipon, généraliste à Bazoches
« Une installation en secteur I aux tarifs actuels ne permet pas de travailler dans des conditions correctes »
« Médecin retraité actif, j'exerce dans un cabinet de groupe avec trois généralistes, un cardiologue, un pneumologue et un ORL. Nous avons décidé de suivre le mouvement de grève lancé par le collectif « Médecins pour demain » qui rassemble beaucoup de jeunes et notamment des femmes. Leur principale revendication est la rémunération à 50 euros et je la soutiens à fond ! Ce n’est pas pour passer des vacances aux Açores mais pour faire vivre l'entreprise libérale. Les jeunes se sont vite aperçus qu'une installation en secteur I aux tarifs actuels ne leur permettait pas de travailler dans des conditions correctes avec un secrétariat. Depuis une semaine, nous informons nos patients par des affiches. Ils sont inquiets mais ils nous soutiennent. Le mouvement semble être suivi dans notre secteur. Dans un rayon de 20 km, tous les cabinets seront fermés même ceux des spécialistes. »