Martin Hirsch a dévoilé ce lundi les pistes envisagées par l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) pour réorganiser les urgences de l’Hôtel-Dieu, fermées avec perte et fracas il y a un an.
Le directeur général de l’AP-HP a reçu du Pr Pierre Carli, chef de service du SAMU de Paris et président du Conseil national de l’urgence hospitalière, les propositions d’un groupe de travail pour définir la place de l’Hôtel-Dieu dans le futur dispositif des urgences de Paris.
Dans le cadre d’un fonctionnement en double site avec l’hôpital de Cochin, l’Hôtel-Dieu pourrait restructurer ses urgences autour de « projets novateurs de filières de soins […] pour des patients venant spontanément, ou orientés par la régulation du SAMU, ou adressés par d’autres services d’urgences parisiens », lit-on dans la synthèse du rapport. Les patients transportés par ambulance ou par les pompiers pourraient être réintroduits « progressivement ».
La CME sceptique
Les auteurs prônent la création de trois filières : courte (« fast track ») pour les patients sans gravité, « psychiatrie » (existante mais à formater) et « touristes ». Répondant à une demande des sociétés d’assurance, ce dernier circuit désengorgerait les urgences de l’Hôpital américain de Paris, moins central. Iconoclastes, ces trois mesures n’en sont pas moins « très sensées » aux yeux de Martin Hirsch.
Le Pr Loïc Capron est, lui, « sceptique » sur ces mesures « pour le moins exploratoires ». « Nous voici avec des urgences vides qu’on cherche à faire tourner à tout prix, s’agace le président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP, farouche opposant à la réouverture du service. Cela ne correspond en rien à un projet médical ». La CME doit statuer sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu en avril prochain.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique