Le phénomène de concentration du parc hospitalier privé a pris un tour nouveau ce mardi avec l'annonce de l'ouverture de négociations exclusives entre les cliniques suédoises Capio et Vivalto Santé.
Le groupe français souhaite faire main basse sur les 22 établissements de Capio France. Cette stratégie de développement diffère de celle de Ramsay Générale de Santé, qui a lancé mi-juillet une offre publique d'achat (OPA) sur l'ensemble de l'activité du groupe suédois, présent dans cinq pays (Norvège, Suède, Danemark, Allemagne, France). Ironie de l'histoire, Daniel Caille, président de Vivalto Santé, est également le fondateur de l'ancienne Générale de Santé (bien avant la fusion avec les Australiens de Ramsay).
Estimée à 455 millions d'euros, l'opération de rachat par Vivalto Santé pourrait être finalisée avant la fin de l'année, ont indiqué les deux protagonistes dans deux communiqués de presse distincts.
En taille, Capio France et Vivalto Santé (26 cliniques) se positionnent loin derrière Ramsay Générale de Santé et Elsan, les deux supergroupes concentrant chacun plus de 120 établissements (sur les quelque 500 cliniques de médecine, chirurgie et obstétrique de France). Ce qui ne les empêche pas d'être identifiés par les médecins, Capio pour son goût de l'avant-garde (chirurgie ambulatoire, récupération rapide après chirurgie, etc.), Vivalto Santé pour son modèle économique spécifique – un tiers des 1 700 praticiens libéraux y exerçant sont actionnaires.
Troisième marche du podium
Cette fusion (pour un chiffre d'affaires combiné de 1,1 milliard d'euros) permettrait à Capio France et Vivalto Santé de devenir numéro trois de l'hospitalisation privée française. Le rapprochement entre les deux sociétés pourrait qui plus est « ouvrir la voie à une collaboration future entre Capio AB [la maison mère, NDLR] et Vivalto Santé dans la recherche, la digitalisation et de nouveaux services », indique le groupe français, qui a l'ambition ouverte d'exporter son savoir-faire médical en dehors des frontières hexagonales.
Contacté, Vivalto Santé n'a pas souhaité s'exprimer. Pour sa part, Ramsay Générale de Santé affirme que l'annonce de Vivalto « ne change rien à l'offre en cours, globale et toujours valable ». Le groupe présidé par Pascal Roché doit publier une offre définitive d'OPA le 5 septembre. Ensuite, ce sera aux actionnaires de Capio de trancher entre les deux offres. À moins que d'autres groupes n'entrent à leur tour dans la course.
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