Après Nantes et Paris, le CHU de Toulouse a été choisi par la société Carmat pour implanter son cœur artificiel. L’équipe du Pr Camille Dambrin pourrait réaliser cette opération dès cette année, a annoncé le CHU de Toulouse lors du lancement de Cardiomet, un institut de recherche d’excellence.
« La réputation du CHU de Toulouse en matière de cardiologie et son expérience en transplantations avec 290 greffes cardiaques réalisées en 30 ans, nous ont poussés à le choisir comme l’un des hôpitaux dans lesquels le cœur artificiel Carmat pourra bientôt être implanté », a annoncé hier Eric Richez, le directeur de développement pour la société Carmat.
Actuellement, le CHU de Nantes et l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris sont les deux seuls centres français « développeurs » de la technologie Carmat. Ils sont impliqués dans l’essai clinique de faisabilité en cours qui prévoit l’implantation de quatre cœurs. Trois l’ont été à ce jour, dont deux décès. Un quatrième devrait l’être dans un des centres développeurs à Paris dans le cadre de l’essai de faisabilité.
Probablement le 5e patient
Une poignée d’autres centres hospitaliers en France dont Toulouse sont actuellement en discussion avec l’industriel pour réaliser cette intervention dans une deuxième phase de développement. C’est donc le Pr Dambrin, qui a été choisi comme médecin référent par le fabricant, lui et ses équipes pourraient réaliser d’ici à la fin de l’année la pose du 5e cœur artificiel qui pèse 900 grammes. « Le poids et la taille d’un cœur malade », explique le fabricant. L’intervention se fera avec le soutien de l’équipe clinique Carmat et d’au moins un chirurgien de Nantes.
« Nous avons actuellement une file active de 20 patients en attente de greffe dont certains ont une défaillance de type bi-ventriculaire. Si leur situation se dégrade, le Carmat pourra s’insérer dans l’arsenal thérapeutique », décrit le Pr Dambrin.
Un institut pour l’innovation
Cette annonce a coïncidé avec la présentation du tout nouvel institut Cardiomet, dédié au développement de la recherche et de l’innovation au sein du CHU toulousain. « Cardiomet illustre le projet stratégique de notre établissement à horizon 2018, a expliqué Jacques Léglise le directeur général du CHU. Nous avons la volonté de réorganiser notre activité recherche en créant six grands instituts dédiés. » Cardiomet est le premier, il prendra en charge les pathologies cardiovasculaires et métaboliques qui provoquent 150 000 décès par an en France. Il viendra aussi formaliser une activité de recherche déjà dense sur ces sujets avec depuis cinq ans, 882 publications scientifiques effectuées, 74 études cliniques lancées et 8 brevets déposés.
« Nous développerons au sein de Cardiomet des stratégies structurées et transdisciplinaires selon le principe de la médecine personnalisée », a détaillé le Pr Pierre Gourdy qui coordonne l’institut pour le versant métabolique.
Autre objectif, « développer des stratégies innovantes qui nous permettront notamment de constituer des banques de données de patients », a décrit le Pr Jérôme Roncalli qui coordonne, lui, l’institut pour le versant cardiologique.
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