Dans une nouvelle série de statistiques sur les effectifs salariés hospitaliers publiée lundi 15 avril, la Drees (ministère de la Santé) révèle une situation contrastée selon les professions. On observe tout d’abord une hausse de 1,8 % parmi le personnel médical des hôpitaux publics (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes) . Même si Action praticiens hôpital évaluait en juillet 2023 que les médecins perdaient 17 465,71 euros par an, les effectifs restent constants. Il faut toutefois, note la Drees, prendre du recul sur ces résultats tirés à la hausse grâce aux renforts des doctors juniors et des internes. Ils ne sont pas des emplois stables dans le temps. Sans ces derniers, cette progression est ramenée à 0,9 %.
La hausse des effectifs salariés hospitaliers est un peu plus marquée dans le secteur privé (+1,0 %) que dans le secteur public (+0,6 %)
Au global, la hausse des effectifs salariés hospitaliers entre 2020 et 2021 est un peu plus marquée dans le secteur privé (+1,0 %) que dans le secteur public (+0,6 %). En 2020, seuls les effectifs salariés du secteur hospitalier public avaient progressé. Ces évolutions récentes s’inscrivent dans la tendance de longue date d’une hausse d’environ 1 % par an en moyenne des effectifs hospitaliers entre fin 2003 et fin 2014, puis à une quasi-stabilité jusqu’à la crise sanitaire.
De fait, « le départ des effectifs venus en renfort en 2020 et 2021 » au moment de la pandémie de Covid-19 n’a été que « partiellement compensé par des embauches pérennes, dans un contexte tendu de recrutement des métiers du soin » affirme la Drees.
78 % des soignants expliquent la détérioration du système de soin par la surcharge de travail
Dans le détail, le niveau des effectifs avant-Covid se maintient avec difficulté pour les infirmiers, les aides-soignantes et les agents des services hospitaliers qualifiés dans le secteur public.
En effet, une enquête de la Drees de mai 2023 sur l’abandon des étudiants infirmiers en formation entre 2011 et 2021 démontre une hausse des abandons en cours de scolarité des infirmiers. Ils étaient 7 % à jeter l’éponge en deuxième année et 4 % en troisième année en 2021. Un avenir qui ne semble pas près de s’éclaircir au fur et à mesure qu’ils avancent dans leur carrière. Selon un baromètre publié par Pulselife sur la qualité des soins en France fait en mars 2023, 78 % des soignants expliquent la détérioration du système de soin par la surcharge de travail, 46 % par le manque de moyens mis à disposition et 39 % par le moral en berne des soignants.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique