Permettre l'ouverture d'un plateau de coronarographie au centre hospitalier de Cherbourg (Manche), c'est ce que réclame une pétition lancée par la députée Sonia Krimi (LREM) sur le site Change.org, et à destination de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie. Quinze jours après son lancement, elle récoltait déjà plus de 3 000 signatures.
« C'est une urgence pour l'accès aux soins des habitants du département », prévient la députée. Sonia Krimi a un argument choc : « Cherbourg est la seule ville de France de plus de 80 000 habitants qui ne dispose pas de ce service. » Au total, l'élue estime à plus de 200 000 le nombre de personnes vivant dans le nord du Cotentin et dont l'hôpital de Cherbourg est l'établissement de référence.
L'autre argument est géographique. Compte tenu de sa localisation, la ville de Cherbourg est particulièrement excentrée des deux sites de coronarographie existants situés à Caen. « On estime à plus de 2 heures le temps qu'il faut aux équipes d’intervention de l’hôpital pour emmener un patient en détresse cardiaque jusqu’aux plateaux de Caen », alerte la députée. Une situation qui, en plus de mettre en danger les malades, perturbe l'activité des deux services mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR) de la ville.
Querelles de clochers
Informée, l'ARS Normandie a programmé dans son projet régional de santé 2018-2023 l'implantation d'un centre de coronographie dans le département. Seul problème, Cherbourg n'est pas la seule ville à vouloir accueillir ce nouveau centre.
À Saint-Lô, 90 km plus au sud, une association revendique elle aussi l'installation d'un tel plateau dans son centre hospitalier. Présidée par le député local Philippe Gosselin (LR), elle estime représenter un bassin de vie plus important que celui de Cherbourg.
Les deux villes avaient jusqu'au 30 septembre pour déposer un dossier de candidature avant examen par la commission spécialisée pour l'organisation des soins (CSOS) puis décision finale de l'ARS. « J'espère que la décision ne sera pas politique », avertit Sonia Krimi. « Le dossier traîne depuis bientôt dix ans, maintenant il faut répondre à un vrai problème d'accès aux soins. »
La députée, convaincue du bien-fondé de son projet, espère séduire les autorités en proposant un partenariat public/privé entre le centre hospitalier et la polyclinique du Cotentin. « Le plateau serait installé dans les bâtiments de l'hôpital mais certains praticiens privés pourraient venir y exercer, c'est le genre de collaboration que souhaite développer la ministre. » Après validation des projets (au plus tard le 30 octobre), l'ARS aura six mois maximum pour prendre une décision.
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