« Je crois que si on avait cela en métropole, cela aurait fait la Une des journaux », a déclaré la ministre de la Santé, invitée ce jeudi sur Europe 1. Agnès Buzyn a tenu à expliquer qu'après l'incendie du CHU de Pointe-à-Pitre, le 28 novembre dernier, la Guadeloupe devait faire face à « une situation exceptionnelle, d'une gravité exceptionnelle ».
Et la ministre de rappeler : « C'est la première fois qu'un CHU brûle et qu'on évacue 700 personnes hospitalisées en quelques heures sans morts, sans blessés. C'est extraordinaire ce qu'ont fait les personnels du CHU ce jour-là. »
Agnès Buzyn a tenté de répondre à la polémique sur le risque de surmortalité liée à la désorganisation des services, certains comme Europe 1 ayant même évoqué un chiffre de 43 morts qui a été réfuté depuis par les autorités de santé. Une enquête a été demandée par l'ARS de Guadeloupe. La ministre reconnaît qu'une telle situation pouvait expliquer que « certaines personnes aient eu des difficultés à accéder aux soins », mais, ajoute-t-elle : « Je ne peux pas dire pour les 10 morts supplémentaires si c'est réellement lié à la situation de l'hôpital, je ne connais pas les dossiers. »
Réorganiser l'offre de soins
Il a fallu réorganiser l'offre de soins qui reste encore aujourd'hui « extrêmement perturbée ». « Les professionnels vont travailler avec des cliniques privées qui ont récupéré l'activité de l'hôpital mais elles n'étaient pas armées pour recevoir 700 malades. » Parmi ces réorganisations, celle notamment de la réanimation et de la néonatalogie. La ministre souligne que si certaines spécialités ont pu réintégrer le site, « on s'aperçoit que l'hôpital est très très délabré, qu'il faut le remettre en état et qu'il faut le nettoyer ». Des mesures sont en cours d'élaboration. La survenue de cas de malaises parmi le personnel soignant a aussi rendu la situation plus complexe et plus difficile. Une réunion doit d'ailleurs se tenir à la fin de la semaine entre les autorités nationales et la nouvelle directrice de l'ARS, le Dr Valérie Denux.
Et la ministre de conclure : « Le principal hôpital de Guadeloupe n'est pas fonctionnel aujourd'hui, en tous les cas pas dans sa totalité. »
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