Le nouveau baromètre* d’AXESS – confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif, qui regroupe deux organisations la FEHAP et Nexem – traduit des difficultés de recrutements « qui s’aggravent, tous secteurs confondus ».
Parmi les 82 établissements et associations interrogés, 92 % d’entre eux avaient peine à recruter sur les neuf premiers mois de 2023. Le taux de vacance atteint 4,4 % soit « 35 000 postes vacants » au 30 septembre dernier. Ce sont 5 000 postes supplémentaires non pourvus par rapport au baromètre précédent paru en 2021. Dans le secteur de la petite enfance, la situation est pire encore avec 7 % de postes vacants.
Tous les corps de métiers sont concernés mais les plus durablement touchés sont précisément ceux du soin. Ainsi 74% des répondants déclarent des vacances de postes de plus de trois mois pour le personnel médical,
contre 50 % pour les professions paramédicales et seulement 14 % pour le personnel administratif
et logistique dans son ensemble.
Dans tous les secteurs, les répondants constatent majoritairement une aggravation des difficultés de recrutement. La situation semble plus difficile dans les secteurs « personnes âgées » et « Petite enfance »
72 % du personnel déplorent une amplification des écarts de rémunération
L’analyse des retours sur les raisons des vacances de poste indique que l’amplification des écarts de rémunération avec la mise en place du Ségur (72%), ainsi que le rythme de travail (57%) sont les deux premières raisons de départ invoquées, devant l’épuisement professionnel.
Le baromètre pointe l’apparition d’un nouveau facteur d’aggravation des difficultés de recrutement : la difficulté pour les candidats de se loger à proximité des structures. Ce facteur est essentiel pour certains postes impliquant des horaires atypiques (travail le dimanche, de nuit, heures d’embauche
très tôt le matin et très tard le soir).
Outre une augmentation des difficultés de recrutement, l’enquête révèle une accélération
des départs. Le taux de départs en 2022 atteint 21,4% parmi les répondants. La principale évolution depuis 2021 est ici l’augmentation du nombre de démissions. En 2022, les répondants ont connu près de neuf démissions et moins de deux départs en retraite pour 100 salariés, alors qu’en 2021 la part des départs en retraites et démissions était similaire. Là encore, les écarts de rémunération et le rythme de travail sont invoqués en priorité.
Dans ce contexte, les établissements répondants ont majoritairement fermé des lits ou des places (30 %), réduit leur file active (29 %) ou gelé des places (26 %). Ils ont eu très largement recours aux heures supplémentaires (70 %).
* 383 répondants représentant 133 000 postes, soit 17% des salariés d’AXESS ont répondu
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique