Même si c’était attendu, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans les rapports entre pouvoirs publics et médecins libéraux. Le ralliement – certes sous conditions — de la CSMF à la convention médicale met d'abord un terme à une longue période d'abstention de la part du principal syndicat de médecins de ville. Signe que les années de plomb, du temps de Roselyne Bachelot et de Marisol Touraine, appartiennent au passé.
Au-delà, cela augure surtout de nouvelles perspectives pour la profession. Il reste quantité de revendications à satisfaire et quelques malentendus à lever, sur le tiers payant ou la permanence de soins, par exemple. Mais le temps est visiblement venu de bâtir des relations plus constructives avec la médecine ambulatoire. C’est dans l’ADN de la Conf’ que de jouer le jeu contractuel, et celui-ci n’a jamais aussi bien fonctionné que quand elle y participe, surtout avec cinq syndicats sur cinq dans la convention. Il devrait donc être possible pour Nicolas Revel de transformer l’essai marqué par le patron de la CNAM il y a 18 mois. On a longtemps critiqué cette convention de 2016 pour son manque d’ambition. Place désormais à des ouvertures, des innovations… et peut-être des surprises.
Conjoncture favorable qui est aussi une bonne nouvelle pour Agnès Buzyn. Elle paraît vouloir modifier la donne en ville. C’est l’occasion où jamais. Un tel dénouement était par ailleurs indispensable pour qu’elle ait les coudées franches sur d’autres fronts. En particulier sur le dossier hospitalier. L’annonce d’une réforme d’ampleur du secteur est en effet attendue pour les jours qui viennent. Et elle nécessitera toute l’énergie du gouvernement, alors même que la situation n’a jamais paru aussi explosive dans les établissements.
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