LE QUOTIDIEN - Vous succédez au Dr Dinorino Cabrera, qui a managé ce syndicat sans beaucoup déléguer. Comment concevez-vous votre rôle de président ?
Dr CHRISTIAN JEAMBRUN - Je travaille de façon assez différente. Je délègue beaucoup. J’ai l’habitude de travailler en équipes et d’en être l’animateur. Je veux aller chercher chez chacun de nos cadres ses compétences pour l’aider à les exprimer. Nous avons monté cinq groupes de travail de manière à fournir au début d’année un programme SML collégial sur ces sujets. Le premier groupe planchera sur la régionalisation (URML, ARS, organisation de la vie syndicale…), le 2e sur la permanence des soins et la démographie médicale, le 3e sur les spécialités cliniques et le 4e groupe sera intitulé 'autres modes de rémunération et projets innovants'. Un cinquième groupe planchera sur l’informatisation en médecine libérale. Nous présenterons prochainement un projet très structuré sur la santé aux décideurs politiques et aux institutionnels.
Les sujets de désaccords sont profonds dans le cadre de la négociation conventionnelle (démographie médicale, secteur optionnel, contrats individuels…). Les conditions sont-elles toujours réunies pour un accord global comme le souhaite le SML ?
Notre ancien président, Dinorino Cabrera, a clairement annoncé que nous souhaitions lier les accords sur la démographie et le secteur optionnel à la revalorisation de la médecine générale et des spécialités cliniques. On nous a engagés en nous demandant un accord global et maintenant on nous demande un accord tronçonné. Dans le secteur optionnel, on parle de déplafonnement des honoraires à hauteur de 50 % des tarifs sécu. Comment voulez-vous que l’on propose cela aux chirurgiens et qu’à côté on ne parle pas de la revalorisation de la médecine générale et des spécialités cliniques ? Il est nécessaire d’aboutir à un accord global ! La revalorisation de la médecine générale (C à 23 euros) est indispensable. Je ne comprends pas que l’on ne prenne pas rapidement une décision sur ce sujet et qu’on ne s’engage pas rapidement avec un calendrier de revalorisations des spécialités cliniques.
Ce sont aujourd’hui les priorités du SML ?
La priorité, c’est la signature d’un accord global. On n’est pas loin d’un accord sur le secteur optionnel mais sur la démographie c’est un peu plus compliqué. Il n’est pas question par exemple d’imposer des taxes aux médecins qui sont déjà installés. Je pense toutefois qu’il est possible de trouver des solutions sur ces deux domaines. Peut-être que les caisses ont déjà des projets pour revaloriser la médecine générale et les spécialités cliniques, qu’elles n’ont pas déjà dévoilés. Si elles ont des solutions et un calendrier pour la revalorisation de la médecine générale et des spécialités cliniques, cela pourrait aller très vite ! Quoi qu’il en soit, il serait préférable d’aboutir à la prochaine séance de négociation. Je préfère une réunion marathon qui aboutisse plutôt qu’une nouvelle séance de 3 heures où tout le monde perde son temps.
Certains redoutent que vous, praticien spécialiste de secteur 2, ne défendiez pas la médecine générale. Que leur répondez-vous ?
Cela fait 27 ans que le SML est présidé par un généraliste et que les deux secrétaires sont des médecins généralistes. Cela fait seulement quelques jours qu’il y a un spécialiste à la tête du SML. Ces accusations me font sourire !
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