Le 19 mars 2018, 124 professionnels de santé, principalement médecins, ont publié une tribune contre les « médecines alternatives ». Ils dénonçaient les médecins acupuncteurs, de manière anti-confraternelle, les traitant de charlatans, utilisant la presse nationale à grand tirage pour attaquer « la promotion de fausses thérapies à l'efficacité illusoire ». Ce collectif utilisait le serment d’Hippocrate en lui donnant une interprétation non conforme au texte original, ce pourquoi nous tenons à interpeller l’Ordre. Nous tenons tout d’abord à souligner l’article 56 précisant que « les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité ». L’article 68 notifie que « les médecins doivent entretenir de bons rapports avec les membres des professions de santé. Ils doivent respecter l’indépendance professionnelle de ceux-ci et le libre choix du patient. ». De la même façon, nos confrères remettaient en cause nos pratiques en mettant en exergue l’article 39 (…) : « Toute pratique de charlatanisme est interdite. »
Cela témoigne d'une méconnaissance nuisible de l’acupuncture, des différentes études cliniques internationales et de son évaluation (…). Nous laisserons le soin à la Société Savante d’Acupuncture d’en montrer la réalité sans équivoque. Pis, ces 124 professionnels de santé demandaient aux pouvoirs publics « de tout mettre en œuvre pour ne plus autoriser les médecins acupuncteurs à faire état de leur titre de médecin et de ne plus reconnaître d’une quelconque manière les diplômes d’acupuncture (…) ». Rappelons que l’acupuncture est un diplôme de l’État français depuis la création de la Capacité d’Acupuncture. Ce diplôme d’État a été mis en place suite à un vote quasi unanime à la Conférence des Doyens. D’ailleurs, l’article 32 précise : « le médecin s’engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s’il y a lieu, à l’aide de tiers compétents. ». Ce à quoi, tout médecin, acupuncteur ou non, s'engage dès le début de sa carrière, à ne pas nuire à autrui, engageant sa propre responsabilité. De ce fait, nous ne pouvons pas tolérer une telle violence des propos de ces médecins qui méconnaissent manifestement l’acupuncture. Nous demandons donc une intervention publique du CNOM défendant notre compétence et notre éthique. (…)
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