À l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, Sud et Unsa), 100 à 150 personnes ont bravé la pluie ce jeudi 16 novembre pour se rassembler devant le ministère de la Santé, à Paris. Une journée de grève et de mobilisation nationale qui s’est traduite par de multiples actions sur l’ensemble du territoire. Objectif : répondre aux revendications des salariés de l’hôpital public, des établissements du sanitaire, du médico-social et du social qui n’en peuvent plus d’être « délaissés et pressurisés ».
Actuellement examiné au Sénat, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 est « synonyme d’économies et ne donnera pas les moyens à la population de se soigner dignement, aux salariés de travailler dans conditions correctes », a lancé au micro Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT-Santé.
Lors de sa rencontre avec Aurélien Rousseau, le 19 octobre, l’intersyndicale avait exigé des revalorisations salariales pour compenser l’inflation, une amélioration des conditions de travail et une augmentation des effectifs. Mais aussi un « grand plan de formation et d’emploi avec une gestion prévisionnelle sur une vingtaine d’années », a rappelé Mireille Stivala qui en a assez de se « mettre autour de la table pour entendre "circulez, il n’y a rien à voir !" ».
Confusion
Deux minutes plus tard, Didier Birig, secrétaire général Santé FO, a évoqué une « catastrophe sanitaire à l’hôpital ». À l’image des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) où « les urgences sont tellement saturées que les ambulances remplies de malades attendent sur le parking de l’établissement ». Et pendant ce temps-là, le ministère est « incapable de donner des chiffres sur le nombre de morts aux urgences et le nombre de départs de soignants », enrage Didier Birig.
De son côté, Yann Le Baron, secrétaire général de l'Unsa-Santé, considère qu’on est « loin du quoi qu’il en coûte, de la priorité donnée à l’hôpital ». Celui-ci estime également que le gouvernement « confond discussion et négociation ». Raison pour laquelle son syndicat, qui exige un rattrapage immédiat de 10 % sur la valeur du point d’indice, a refusé de participer à une rencontre organisée par Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, le 26 octobre. Pour l'Unsa-Santé, une année blanche sur les salaires en 2024 serait inconcevable.
Autre motif de colère pour Yann Le Baron : l'abrogation en 2022 pour les salariés de l’hôpital public du doublement de leur rémunération le1er mai. « François Braun avait promis que ces salariés seraient payés double, ce qui n’a pas été fait dans tous les établissements », regrette avec amertume le cadre de l'Unsa-Santé.
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