LE DR JEAN-LUC LE CALVÉ, chirurgien général et digestif au centre hospitalier privé à Saint-Grégoire (près de Rennes), a choisi le secteur II au moment de sa création, « par souci de liberté », souligne-t-il aujourd’hui. C’est pour la même raison qu’il n’adhérera pas au secteur optionnel. « Je ne me suis pas servi du secteur II pendant la première dizaine d’années et puis, j’ai été obligé de commencer à pratiquer des dépassements, précise ce chirurgien. Le secteur II a eu pour effet que les tutelles ont plafonné les tarifs. Au bout d’un moment, ce n’était plus possible de ne pas en faire. C’est économique, même si, sur la région, le montant des dépassements est largement inférieur à la moyenne nationale. » La prise en charge partielle des cotisations ? « Elle est négligeable. Moi, je les facture à mes patients. Mais, je respecte le contrat : je prends des personnes en CMU et je ne pratique pas de dépassements dans les cas d’urgence. Enfin, je considère que le public a le choix, je dresse des devis et la personne est libre d’aller voir un autre chirurgien. » Aux yeux du Dr Le Calvé, la seule vertu d’un futur secteur optionnel serait pédagogique : « D’une certaine manière, les tutelles reconnaissent implicitement que le soin n’est pas gratuit. »
A contrario, pour le Dr Jean-Pierre Canziani, chirurgien orthopédiste et du membre inférieur dans le même établissement, le secteur optionnel est « assez positif ». « Il est intéressant pour la grande partie des chirurgiens de secteur II qui exercent en dehors de la région parisienne et les grandes agglomérations qui pratiquent des tarifs hors norme, estime-t-il. D’une certaine manière, en Bretagne, nous sommes déjà en secteur optionnel. Nos dépassements concernent 50 à 60 % de notre activité, nos tarifs sont déjà très raisonnables. Adhérer va me faciliter la vie. Les mutuelles vont mieux prendre en charge les dépassements, puisqu’ils seront plafonnés ; elles vont savoir comment les gérer. »
Bénéficiaire potentiel du futur secteur optionnel, le Dr Hervé Fournis, gynécologue-obstétricien à la clinique Océane à Vannes, également en secteur II, n’en veut « sûrement pas ! ». « Il faut l’éviter à tout prix, ajoute-t-il. Nous avons des conditions actuelles relativement intéressantes, adaptées à notre pratique, que cela soit pour le montant des dépassements et pour le nombre d’actes en tarif opposable. » Ce praticien craint surtout que « l’on change les règles du jeu en cours de partie, comme en ont l’habitude les tutelles. Aujourd’hui, ce sont ces conditions, et demain, on nous imposerait des conditions plus restrictives ».
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