« Marché de dupes » pour la CSMF, « pénalisation » selon MG France : le projet de réforme du régime complémentaire des médecins libéraux, que le Dr Gérard Maudrux, président de la CARMF défend depuis quelques mois et a fait avaliser récemment en conseil d’administration, s’attire les foudres des deux principaux syndicats de médecins libéraux.
Ce projet qui, pour entrer en vigueur, supposerait d’être validé par le gouvernement, est présenté par le Dr Maudrux comme une réforme « innovante » de retraite « à la carte ». Pour résumer, la CARMF, qui gère seule ce régime complémentaire (42 % du montant total de la retraite), se propose d’organiser comme dans le régime de base un départ à « taux plein » dès 62 ans (mais avec une réduction de 15 % de la valeur de la pension par rapport au taux plein actuel obtenu à 65 ans). Pour chaque année travaillée en plus, au-delà des 62 ans donc, des « bonifications » seraient prévues dans le régime complémentaire, à hauteur de 5 % par année cotisée. Aujourd’hui, le principe est inverse puisque des pénalités (de 5 % par an) sont prévues en cas de départ antérieur à 65 ans. La CARMF assure que cette réforme alignant les droits assure un « résultat individuel supérieur au statu quo », compte tenu du déséquilibre du régime complémentaire (qui nécessiterait des hausses de cotisations).
Mais pour les syndicats, le compte n’y est pas. « Quand on réduit de 15 % le montant de la retraite à 62 ans par rapport à 65 ans, pour l’augmenter ensuite de 5 % par année travaillée, mais sur ce montant réduit, on ne récupère pas à 65 ans les 15% perdus !, tonne la CSMF. Cette réalité arithmétique traduit le fait que la pension des médecins sera réduite dans tous les cas ». Pour obtenir une retraite complémentaire équivalente à l’actuelle, la CARMF recule l’âge de départ d’un an, de 65 à 66 ans, calcule la CSMF.
MG France accuse le patron de la CARMF d’avoir différé depuis des années la réforme indispensable du régime complémentaire « dont les réserves seront épuisées en 2031 ».« Les médecins vont devoir payer la note de cette démagogie », met en garde le syndicat de généralistes.
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