En 2016, 14 % des pathologies professionnelles sont survenues dans le secteur de la santé humaine et l'action sociale, démontre le rapport d'activité du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), à partir des données de centres de consultation de pathologies professionnelles (CCPP) et de quelques services de santé au travail (SST). Pour rappel, les CCPP implantés dans les CHU constituent un lieu d'expertise ; 54 % de leurs consultations concernent l'aide au diagnostic.
Le secteur le plus représenté est l'industrie manufacturière (qui rassemble 19 % des PRT), suivi donc par la santé, puis la construction (12 %), le commerce et la réparation d'automobiles, (9 %) et l'administration publique (11 %).
Le métier de personnel soignant arrive à la 5e position des postes de travail les plus à risque suivi par les professions intermédiaires de la santé. Les premiers sont les métiers du bâtiment, de la métallurgie et de la construction mécanique, les aides de ménage, et les services aux particuliers.
Troubles psy et musculo-squelettiques
Les troubles mentaux et du comportement, surmenage et stress, arrivent au premier rang des nouveaux problèmes de santé au travail (PST) vus dans les CCPP, représentant 22 % des 19 467 PST en 2016. Viennent ensuite les troubles musculo-squelettiques (19 %), les tumeurs malignes (14 %) et les maladies de l'appareil respiratoire.
Mais les pathologies diffèrent selon les secteurs : la santé est particulièrement touchée par les pathologies psychiques (40,2 %) puis par les troubles musculo-squelettiques (28,6 %), et les maladies de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané (18,7 %). En revanche, les cancers (24 %) les maladies de l'appareil respiratoire (27,5 %) sont très présents dans l'industrie manufacturière, ainsi que dans la construction (respectivement 32 et 25 %).
Les expositions professionnelles les plus rencontrées concernent les relations au travail et la violence, le management, l'amiante, les postures, les mouvements répétitifs et le travail avec force.
En 2016, il y eut 32 881 nouvelles consultations (légèrement plus que la moyenne sur 16 ans, qui tourne autour de 30 000 consultations annuelles) soit 19 185 nouveaux patients, en majorité des hommes, de 48 ans en moyenne.
Lumière sur les cancers professionnels
En parallèle, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) a présenté lors du 35e congrès de médecine et santé au travail (du 5 au 8 juin à Marseille) de premiers résultats sur les cancers d'origine professionnelle, collectés dans le RNV3P. Les données de 11 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2001 et 2016, concernant 11 localisations, ont été étudiées.
L'étude, qui devrait être finalisée à la fin de l'année, montre que l’amiante est incriminé dans 42 % des cas de cancers professionnels, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) incriminés dans 6,5 % des cas. Ces cancers adviennent majoritairement dans les secteurs des travaux de construction (16,2 %), de la métallurgie (6,1 %), et des automobiles et motocycles (5,2 %). Ces cancers touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique (22,9 %), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1 %) et les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3 %).
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