LE SYNDICAT des médecins libéraux (SML) a commencé à présenter son plan de réforme de la médecine générale. Ces propositions ont été élaborées par une « mission » spécialement mise sur pied à l’intérieur du syndicat et emmenée par le Dr Charles-Henry Guez, un comité de pilotage que le SML a voulu paritaire aussi bien parce qu’il compte autant d’hommes que de femmes (parmi lesquelles les Drs Nina Quedru et Guilaine Kieffer) que parce qu’il réunit toutes les formes d’exercice possibles (en milieu rural ou urbain, isolé ou en groupe…).
Au total, le SML compte prendre position sur 9 thèmes : la formation initiale, l’installation et les modes d’exercice, la PDS, la FMC, l’évolution et les plans de carrière, la sécurité de l’exercice, les relations interprofessionnelles, les systèmes d’information et l’informatisation, la place du médecin généraliste en santé publique. Mais pour l’heure, le syndicat dévoile ses batteries sur les trois premiers dossiers. Avec une ligne directrice, que défend son président, le Dr Christian Jeambrun : « Nous nous battrons pour qu’on ne galvaude plus l’honneur et le bonheur d’exercer la médecine libérale. »
Le chapitre des études préoccupe particulièrement le SML qui se donne pour objectif de « donner envie » d’une part aux étudiants de s’installer et d’autre part aux médecins déjà en exercice de former les étudiants (afin de pallier la pénurie de maîtres de stage). Pour atteindre son but, le syndicat fait des propositions qui vont du premier au troisième cycle, la plus originale étant, en fin de course, la création d’un « internat libéral » qui réoriente l’internat de médecine générale vers cette forme d’exercice (un panel de stages serait proposé qui allierait au stage « classique » chez un généraliste des passages chez des spécialistes libéraux, chez les urgentistes, les MEP, en santé publique…). Quant au sauvetage de la maîtrise de stage, il passe, selon le SML, par un changement de vocable, le « maître » lui semblant trop « élitiste » pour la fonction, et par des mesures visant à recruter des volontaires (simplification des formalités, uniformisation – et augmentation – de la rémunération…). Parallèlement, le SML veut remettre le « compagnonnage » au goût du jour, en constituant « un pool de médecins "compagnons" à la disposition » de tous les étudiants.
Le C à 25 euros.
Sur le terrain de l’installation, le syndicat va droit au but en attaquant le dossier par le biais des rémunérations. Dans le cadre d’un arsenal complet, il demande le C à 25 euros, ainsi que, entre autres, la revalorisation de l’indemnité de déplacement et la création d’une « consultation à haute valeur ajoutée » (liée, par exemple, aux déclarations de grossesse, aux consultations d’information de l’adolescente, aux consultations des nourrissons…). Le SML veut que la CCAM clinique (réforme de la grille des consultations) soit mise en place « dans les deux ans ». Quant à l’organisation de l’installation, elle fait l’objet de 10 propositions précises. La création d’un fonds d’indemnisation pour les médecins récemment installés, l’assouplissement de l’avenant 20 (bonus sur les honoraires dans les secteurs sous-dotés) ou encore la création de zones franches médicales font ainsi partie des mesures propres à rendre plus fluide l’installation des généralistes en libéral.
Quant à la PDS, le SML réaffirme qu’elle ne peut fonctionner selon « un système unique applicable partout ». Il formule sur ce point des propositions de quatre ordres. Les premières visent à inciter les libéraux à participer à la permanence des soins (revalorisation de l’acte de nuit profonde, mutualisation des astreintes, accès au DMP…), les deuxièmes à former les jeunes médecins, les troisièmes à consolider l’existant et les dernières à diminuer l’engorgement des SAU (via une campagne d’éducation des patients et la suppression du financement en T2A (tarification à l’activité) de ces services hospitaliers.
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