L’originalité est un argument de vente pour les régimes amaigrissants. Serait-ce enfin le régime miracle ? Ce ne serait que de la poudre aux yeux, selon une revue publiée dans « Annals of Internal Medicine ». Une équipe de la Johns Hopkins University montre que les preuves scientifiques de leur efficacité font cruellement défaut. Seuls deux régimes faisant l’objet d’un commerce font davantage maigrir à 1 an qu’un régime classique, mais cet effet reste « modeste » de l’ordre de 3-5 % de perte de poids supplémentaire.
Les auteurs estiment ainsi : « Les médecins peuvent conseiller à leurs patients obèses ou en surpoids un régime Weight Watchers ou Jenny Craig. D’autres programmes populaires, comme NutriSystem, affichent des résultats prometteurs sur la perte de poids, mais des études complémentaires sur le long terme sont nécessaires ». Ces résultats se démarquent ainsi légèrement d’une métaanalyse récente publiée en septembre 2014 dans le « JAMA », qui concluait à l’équivalence de 11 méthodes connues (Atkins, Weight Watchers, Zone).
« Faire attention », seul ou avec soutien
Sur les 4 200 études identifiées au début du travail de revue, l’équipe dirigée par le Pr Kimberly Gudzone n’a finalement retenu qu’une petite douzaine qui répondait aux critères scientifiques standards de fiabilité. Sur les 32 programmes les plus populaires dans le monde, seulement 11 avaient été évalués dans des essais randomisés contrôlés. Il ressort de ces données que seuls deux régimes font perdre davantage de poids à 1 an qu’un régime sans « méthode » et mené tout seul, ou avec l’aide de conseils diététiques par écrit ou par oral.
Au final, l’équipe de recherche a sélectionné 39 essais évaluant 11 méthodes amaigrissantes. Au menu, 3 régimes « intensifs » - Weight Watchers, Jenny Craig et NutriSystem - qui font appel à la définition d’objectif individualisé, à l’auto-surveillance, à l’éducation nutritionnelle ; 3 régimes hypocaloriques avec substituts de repas - HMR, Medifast, OPTIFAST ; 5 régimes auto-administrés - Atkins, SlimFast, Internet-based Bigger Loser Club, eDiets et Lose it !
Maigrir pour raison de santé
Peu d’études ont fourni des résultats à 12 mois et plus. Pourtant, il est essentiel de connaître le maintien à long terme de la perte de poids. « Perdre du poids 3 mois puis le reprendre entièrement, a peu d’intérêt pour la santé », commente le Pr Jeanne Clark, co-auteur. C’est ainsi que certains régimes pêchent par manque de données, ce qui les a recalés malgré de bons résultats à court terme. C’est le cas des régimes NutriSystem, hypocaloriques avec substitut de repas et Atkins, dont l’évaluation s’est arrêtée respectivement à 3, 4-6 et 6-12 mois. Insuffisant pour en faire la promotion.
Dès mai 2011, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait alerté sur les risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement. Quinze régimes amaigrissants parmi les plus populaires avaient été passés au crible : Atkins, californien, « Citron Détox », Chrononutrition, Cohen, Dukan, Fricker, Mayo, Miami, Montignac, Ornish, Scarsdale, Soupe au chou, Weight Watchers et Zone.
L’agence avait pointé des risques de déséquilibres nutritionnels (apports trop élevés en protéines et en sel, carences en fibres, fer, magnésium, vitamine D). Les conséquences sur la santé peuvent être importantes avec dépression, perte de l’estime de soi, reprise de poids avec effet yoyo, voire complications rénales et cardiaques avec les régimes hyperprotéinés. Dans sa dernière mise à jour (05/03/2015), l’ANSES conclut que « la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée que pour des raisons de santé », estimant que « tous les régimes amaigrissants sont à éviter en dehors d’une prise en charge par des professionnels de santé ».
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