LES TEMPS changent. Longtemps opposée aux maisons de santé, l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) défend depuis six mois le concept de maisons de spécialistes. De même, après avoir sonné la charge contre le contrat d’amélioration des pratiques individuelles (CAPI) – la CSMF a notamment déposé un recours contre ce contrat devant le conseil d’État – l’UMESPE souhaite désormais son extension aux médecins spécialistes. « Nous sommes favorables à l’intégration du CAPI dans la convention et à son extension à tous les médecins spécialistes, explique Jean-François Rey, président de l’UMESPE. Je suis prêt à négocier des forfaits. Nous n’allons pas laisser les spécialistes ne pas bénéficier de la manne que le CAPI peut leur apporter. Si 8 000 médecins généralistes prennent le CAPI, il faut y réfléchir ! ».
Depuis l’adoption de la loi, les relations du syndicat avec le ministère de la Santé sont en voie d’apaisement. « Les relations entre la CSMF et le cabinet du ministère de la Santé étaient tombées au niveau zéro, poursuit-il, maintenant on nous demande de discuter ensemble du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) ». L’UMESPE aborde la reprise des négociations conventionnelles avec de nouvelles ambitions. « La loi HPST s’est focalisée sur le premier recours, nous voulons apporter des solutions dans le cadre de la convention pour mieux organiser le second recours, indique le Dr Rey. Sinon, nous irons vers une médecine à l’anglaise ». L’UMESPE entend mettre les spécialités cliniques au cur des discussions. « Il faut donner plus de lisibilité à l’expertise et l’expertise dans l’acte de consultant des cliniciens », déclare le chef de file des spécialistes de la CSMF. Il souhaite que les 3 % du prochain ONDAM (objectif national des dépenses d’assurance-maladie) soient consacrés à la médecine générale et aux spécialités cliniques. Le Dr Rey se dit par ailleurs confiant sur les chances d’aboutir à un accord avant le 15 octobre sur le secteur optionnel. « Nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord et nous sommes tout à fait disposés à signer le texte proposé par l’Assurance-maladie le 23 octobre 2008, affirme-t-il. Mais attention, nous n’accepterons aucune remise en cause du secteur II ». Ce texte prévoyait la mise en place d’un nouveau secteur tarifaire pour les chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et gynécologues-obstétriciens. Les médecins qui y souscriraient s’engageraient à réaliser au moins 30 % de leurs actes au tarif opposable et pour le reste de leur activité à ne pas facturer de dépassements d’honoraires supérieurs à 50 % du tarif conventionnel.
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