DES INDICATEURS de qualité renseignés de façon « quasi routinière », 92 % des établissements de santé classés en catégorie A ou B, des professionnels davantage conscients du risque infectieux : le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s’est félicité du « chemin parcouru » ces dernières années en matière de lutte contre les infections nosocomiales. « C’est en publiant les indicateurs qu’on a fait bouger le système », a-t-il dit. Tout en jugeant possible d’aller plus loin.
De nouveaux indicateurs de qualité sont à l’étude, sur la prescription d’antibiotiques en ville notamment. « Les antibiotiques, c’est pas automatique » : malgré le succès du slogan, plusieurs épidémies graves liées aux bactéries multirésistantes ont fait récemment l’actualité. Un deuxième plan sera donc déployé au second semestre 2011 pour « mieux sensibiliser les médecins à la bonne prescription des antibiotiques, et mieux informer les Français à leur bonne utilisation », indique Xavier Bertrand. Tout événement indésirable doit être traqué. Il est question de mettre les ARS (agence régionales de santé) dans la boucle de remontée d’information. « Il n’est pas acceptable qu’un cancer du poumon ait été traité par radiothérapie 38 fois de suite sur le mauvais poumon, a cité le ministre à titre d’exemple. Nous devons nous garder des erreurs ».
Claude Rambaud, la présidente du LIEN (association de défense des patients), a appelé les pouvoirs publics à ne pas baisser la garde. Le LIEN regrette la disparition des comités de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) en tant que tels au sein des établissements de santé. « Faire tomber les symboles, surtout quand ils ont fait la preuve de leur efficacité, n’est pas pertinent », a déclaré Alain-Michel Ceretti, fondateur du LIEN.
Une table ronde a été consacrée à la lutte contre le risque infectieux en cabinet de ville. « La seule victoire de la polémique H1N1 a été de remettre au goût du jour les règles d’hygiène comme le lavage des mains et l’usage de matériel jetable », a déclaré le Dr Joël Spiroux, médecin généraliste. Mais en médecine de ville, le risque infectieux reste méconnu. « C’est un risque mal décrit sur lequel nous avons très peu de données. Alors que le système de signalement existe dans les établissements depuis 2001, il n’y a toujours pas de procédure formalisée des signalements en médecine de ville. Il est temps de faire rentrer la médecine de ville dans la boucle de signalement des infections nosocomiales et des événements indésirables liés aux soins », a déclaré Bruno Coignard, de l’Institit national de veille sanitaire (INVS). Qui appelle les unions régionales des professionnels de santé (URPS) à former les libéraux sur le sujet.
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