Dix ans après la dernière édition, l’enquête Urgences 2023 sera reconduite le 13 juin prochain auprès de l’ensemble des services des urgences des hôpitaux et cliniques de France. « Elle vise à apporter un descriptif démographique et médical des patients pris en charge dans ces structures et à décrire les évolutions structurelles majeures des urgences depuis dix ans », souligne la Drees, le service des études du ministère de la Santé.
Ce travail exhaustif sera conduit en partenariat avec la Société française de médecine d’urgence (SFMU) et le Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatrique (GFRUP), et en collaboration avec SUdF, l’Amuf, la FedORU et le SNUHP. Cette nouvelle édition - les précédentes ont eu lieu en 2002 et 2013 - permettra de décrire les passages aux urgences, dans un contexte de hausse continue du nombre de prises en charge : 18,8 millions de passages en 2013 pour 20,4 millions en 2021.
Ce sont 600 établissements et 60 000 personnes qui seront interrogés ce jour-là. L'enquête se déroulera sur 24 heures, précisément du mardi 13 juin 2023 à 8 heures jusqu'au lendemain même heure. Elle comprendra deux volets complémentaires devant être recueillis par les professionnels des établissements de santé. Le questionnaire « patient » vise à recueillir, pour chaque malade venu aux urgences, les circonstances de sa venue, les motifs de recours, les conditions de prise en charge et les problématiques de son parcours jusqu'à la sortie de la structure des urgences. Il sera rempli au format papier par le personnel des urgences. En outre, un questionnaire « structure » viendra compléter l'analyse au travers d'information issues des recueils administratifs relatifs aux moyens humains et techniques et à l'organisation du service. Il sera rempli par le personnel administratif.
« Si les systèmes d’information nationaux relatifs à l’activité des structures des urgences se sont progressivement enrichis (statistique d’activité des établissements de santé, résumés de passages aux urgences, etc.), aucun ne présente des informations permettant de répondre complètement aux objectifs assignés à l’enquête », souligne la Drees. Les résultats issus de l’enquête ont vocation à être mis en relation avec les données issues de ces autres sources d’information sur les urgences.
Cette enquête intervient alors que le président de la République a promis, fin avril, que tous les services d'urgence seraient désengorgés d'ici à la fin 2024. Mercredi soir, France 2 a diffusé un numéro de son émission Compléments d'enquête intitulé « Quand les urgences ne répondent plus », fruit de six mois d'enquête dans les services et où de nombreux soignants témoignent de la dégradation des conditions de prises en charge. « Je ne veux pas, juste en me taisant, être complice. Même si je dois en perdre mon poste, je ne peux plus me taire, c'est pas possible », dénonce notamment le Dr Sébastien Harscoat, urgentiste au CHRU de Strasbourg.
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