Depuis le 2 mai, 22 des 25 urgentistes du centre hospitalier de Périgueux (672 lits) mènent un mouvement de grève tout en continuant à assurer la prise en charge des patients. Inquiets des conséquences sur la permanence des soins, ils protestent contre la décision de supprimer la ligne de garde en nuit profonde, effective depuis le mois de mai. Seuls quatre médecins au lieu de cinq (le dernier est désormais d’astreinte) s’occupent des 30 lits des urgences entre minuit et huit heures du matin. « Nous sommes dans un département très rural ou les urgences gèrent 32 000 passages par an, constate le Dr Véronique Barussaud, déléguée départementale de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF). Selon les chiffres, nous devrions être huit médecins. Nous demandons simplement à rester cinq. »
Depuis le début du conflit, la direction « n’a donné aucun signe de vie » et l’Agence régionale de santé (ARS) « n’a fait aucun mouvement » envers les grévistes, regrette le Dr Barussaud.
Ce mardi, le Dr Patrick Pelloux, président de l’AMUF est attendu sur place pour tenir une conférence de presse. Soutenus par l’intersyndicale Avenir hospitalier et Force ouvrière (FO), les grévistes compte aussi sur l’implication de Bernard Cazeau, sénateur socialiste, président du conseil général de Dordogne et médecin.
Marisol Touraine, ministre de la Santé, a été alertée par courrier.
Cette suppression des gardes en nuit profonde, décidée d’après les recommandations de l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) des établissements de santé, s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle politique de réorganisation du service qui vise à mutualiser les services des urgences et du SAMU-SMUR.
La Dordogne est le troisième plus grand département de France. C’est aussi l’un des plus touchés par la désertification médicale.
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