Hôpital, représentativité : Touraine consulte les syndicats de PH

Publié le 27/08/2012
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Crédit photo : S. TOUBON

Le temps des déclarations sur la blouse des patients hospitalisés - doit-elle cacher leur derrière ? - n’est plus : place aux dossiers de la rentrée. Ce mardi, la ministre de la Santé rencontre tour à tour trois intersyndicales de praticiens hospitaliers : la CPH (Confédération des praticiens des hôpitaux), Avenir hospitalier, la CMH (Coordination médicale hospitalière).

L’attente syndicale est grande, et les dossiers sur la table, multiples. Premier d’entre eux : la représentativité syndicale. Marisol Touraine mettra-t-elle un terme au feuilleton de l’été ? Les syndicats de médecins hospitaliers s’écharpent sur la question depuis des semaines. À dire vrai, le flou règne depuis les élections professionnelles de décembre 2011. L’ancien ministre, Xavier Bertrand, s’était abstenu de fixer les règles de représentativité. Son ancien « dircab », après avoir été nommé directeur général de l’offre de soins (DGOS) en février dernier, a défini un cadre que contestent aujourd’hui la CGT et l’AMUF, qui se trouvent, de fait, exclus de la table des négociations à venir. Réaction agacée du Dr Christophe Prudhomme (CGT) : « François-Xavier Selleret [l’actuel DGOS, NDLR] n’a aucune légitimité sur le dossier. Le fait d’avoir des élus est à nos yeux la seule règle valable a posteriori ».

Rejet de la représentativité partielle

Marisol Touraine aurait proposé une représentativité partielle à la CGT et à l’AMUF, restreinte à certains collèges. Refus catégorique des intéressés, qui menacent de porter l’affaire en justice s’ils n’obtiennent pas une représentativité pleine et entière. « Ce n’est plus Patrick Pelloux tout seul, c’est Patrick Pelloux et la CGT », prend soin de préciser le Dr Prudhomme.

Du côté des intersyndicales « historiques », la méfiance est de mise. Surtout, ne pas éclater davantage le syndicalisme médical à l’hôpital, insistent les organisations concernées. « On a eu beaucoup de mal à créer nos intersyndicales. Il ne faudrait pas revenir à la case départ », souligne ainsi le Pr Roland Rymer, président du SNAM-HP. Le Pr Rymer demandera à Marisol Touraine d’éclaircir la situation lors d’une rencontre programmée le 13 septembre, si le flou n’a pas été dissipé d’ici là.

Le Dr Rachel Bocher, qui préside l’INPH, ne comprendrait pas davantage qu’une représentativité partielle soit accordée aux urgentistes. « Si on commence, on ne s’en sort pas, et demain ce pourra être les pédiatres, les psychiatres... », dit-elle. De Marisol Touraine, le Dr Bocher attend la feuille de route, et des actions concrètes. Sur la démographie médicale à l’hôpital, le dialogue social, la révision de la loi HPST... Pour le Pr Rymer (SNAM-HP), l’apuration des dettes constitue la priorité. « Les textes sur les CET (comptes épargne temps) et la retraite des PH à temps partiel et des hospitalo-universitaires ne sont pas sortis, malgré les promesses de François-Xavier Selleret », rappelle-t-il, se disant par ailleurs prêt à discuter de tout « sans tabou », y compris du secteur privé à l’hôpital.

Concrétiser les promesses

Pour Avenir hospitalier également, l’intersyndicale qui a réussi une jolie percée aux élections, et dont la représentativité est assurée, il est grand temps d’entrer dans le vif du sujet. « Les promesses, telles que la suppression de la convergence entre hôpitaux et cliniques, n’ont pas été concrétisées. L’affichage de départ est très bien, mais il faut se mettre au travail maintenant », déclare le Dr Nicole Smolski, présidente d’Avenir hospitalier. L’intersyndicale présentera sa liste de revendications demain à la ministre. Certaines mesures à coût constant, comme l’amélioration du dialogue social et du management hospitalier, peuvent être mises en place sans attendre, insiste l’anesthésiste lyonnaise.

D. CH.

Source : lequotidiendumedecin.fr