Le mécontentement enfle au centre hospitalier Sud francilien (CHSF), étranglé par un déficit galopant. L’établissement, construit sur la base d’un partenariat public privé (PPP) fortement contesté, est le fruit de la fusion de deux hôpitaux. La greffe n’a pas pris en orthopédie : plusieurs chirurgiens ont quitté le service public pour s’installer dans les cliniques avoisinantes. Ceux qui restent, en sous-effectif, peinent à faire tourner la boutique. Le malaise est tel que l’équipe chirurgicale menace de se lancer dans une grève de la faim collective.
L’objectif, expose le Dr Henri Lelièvre, chef du service, est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation, qu’il qualifie de catastrophique. La grève de la faim devait être lancée ce vendredi matin. Un mail de la direction a calmé le jeu de façon temporaire : le mouvement est reporté de quelques jours, dans l’attente d’une rencontre programmée mardi 3 juillet avec le nouveau directeur du CHSF. Jean-Michel Toulouse prendra ses fonctions le 2 juillet.
Grève des soins depuis le 26 juin
Le personnel du service d’orthopédie est déjà engagé dans une grève des soins depuis mardi 26 juin. La suppression programmée de trois postes infirmiers après l’été, alors même que 16 lits supplémentaires doivent être ouverts, suscite une incompréhension totale. « L’effectif actuel de ce service de 28 lits est insuffisant, et ne permet pas une prise en charge satisfaisante des patients », expose l’intersyndicale SUD santé - FO - CGT, qui réclame le remplacement de tous les postes d’aides soignants vacants pour cause de congé ou de mutation.
Le nouveau directeur, Jean-Michel Toulouse, s’est présenté à la Commission médicale d’établissement du CHSF ces jours-ci. Une première prise de contact que la communauté médicale juge encourageante. Jean-Michel Toulouse aurait critiqué le bail qui relie l’hôpital au groupe Eiffage, à ses yeux responsable du déficit qui pénalise l’établissement.
Appel à Marisol Touraine
Le collectif de défense du CHSF souhaite que le Parlement se saisisse de la question. La députée PC des Hauts-de-Seine Jacqueline Fraysse, auteur d’une demande de commission d’enquête qui n’a pas abouti, est d’accord pour remonter au créneau. De son côté, Bruno Piriou, conseiller général (PC) de Corbeil-Essonnes-Villabé, invite la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à visiter l’hôpital. « Pour redonner à l’hôpital public les moyens d’offrir des soins de qualité pour tous, la gauche au pouvoir doit revenir immédiatement sur ces mesures : la loi HPST et le PPP, écrit l’élu local à la ministre. La seule solution pour mettre fin à cette situation est que le gouvernement prenne en main ce dossier emblématique dans les prochaines semaines ».
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique