L'épisode 4 a eu pour cadre, lundi matin, le centre hospitalier de Gisors dans l'Eure où s'est rendu, le ministre de la Santé, Olivier Véran, accompagné de son collègue de l'Outre-mer. Semaine après semaine, le gouvernement continue d'égrener ses annonces au sujet des investissements hospitaliers du Ségur en région, un feuilleton qui avait démarré en Bourgogne-Franche-Comté et qui s'est poursuivi en Centre-Val-de-Loire puis en Occitanie.
La Normandie, une région vieillissante et en mauvaise santé – la surmortalité prématurée est supérieure à la moyenne nationale de 18 points pour les hommes et de 12 points pour les femmes – reçoit ainsi 583 millions d'euros de l'État sur les 19 milliards de ce plan d'investissements. À quoi, il faut rajouter 200 millions mis au pot par la région Normandie. « La Région a fait le choix très fort, unique en France à ce jour, de cofinancer les projets sanitaires à parité avec l'État », a souligné Thomas Deroche, le directeur général de l'ARS qui, au moment de l'appel à manifestation d'intérêt au printemps, avait reçu 93 demandes de candidatures d'établissements de santé et 95 d'Ehpad.
Rénovation du CHU de Caen, mais pas seulement
La reconstruction du CHU de Caen décidé en 2016 avait été un peu l'arbre qui cache la forêt. La première phase du projet sera livrée en 2023 et la mise en service du nouvel hôpital est prévue en 2027. Le budget de la rénovation est de 400 millions d'euros. C'est à peine davantage (455 millions d'euros) qui sont aujourd'hui fléchés pour l'investissement dans une quarantaine établissements de santé. Dans le même temps, une enveloppe de 255 millions est prévue pour éponger les dettes d'une vingtaine d'hôpitaux et réaliser des « investissements du quotidien ».
Un rattrapage important a lieu notamment dans le domaine de la psychiatrie, parent pauvre de l'offre de soins dans la région. Plusieurs mouvements de grève avaient à cet égard émaillé l'histoire récente notamment au centre hospitalier du Rouvray ainsi qu'à l'hôpital psychiatrique du Havre.
Ce dernier va percevoir une enveloppe de plus de 24 millions d'euros permettant le réaménagement des trois pavillons d'hospitalisation de psychiatrie adulte et de l'unité d'accueil et de crise sur le site Pierre Janet ainsi que le regroupement partiel des services de pédo-psychiatrie et la modernisation des services d'addictologie et de psychiatrie adulte sur le site Flaubert.
Extension de la réa
Parmi les autres gros chantiers décidés, on peut citer la rénovation complète du CH de Lisieux pour près de 37 millions d'euros, un projet architectural qui vise l'« amélioration du parcours patient » mais aussi l'« attractivité de l'établissement pour ses professionnels ».
À noter également l'extension du service de réanimation, le réaménagement de l'unité de chirurgie ambulatoire et la création d'un pôle de gériatrie du centre hospitalier Eure-Seine à Vernon pour un budget de plus de 30 millions d'euros ou encore la reconstruction, pour 9 millions d'euros, de l'hôpital de proximité de Pont-Audemer. Il aura pour mission de servir de tête de pont avec la médecine de ville, notamment au travers d'une nouvelle maison de santé qui sera construire à proximité. La Normandie est, en effet, la deuxième région à la densité médicale la plus faible.
Changement de braquet
A contrario, l'Occitanie connaît des difficultés différentes, à qui le Premier ministre lui-même a annoncé vendredi dernier 1,6 milliard d'euros d'investissement (secteur médico-social compris), lors d'un déplacement à Montpellier quelques jours après une visite de son ministre de la santé dans le Tarn.
« La somme d'Hôpital 2007 et Hôpital 2012 (les deux précédents plans d'investissements hospitaliers, Ndlr) pour la même région, c'était 600 millions, vous voyez qu’on a changé de braquet, a insisté le chef du gouvernement devant les personnels du CHU. Alors évidemment, quand on a décidé ces sommes et leurs modalités de répartition, on est parti de l'existant. Tous les établissements de santé ne sont pas au même niveau. Il y en a qui avait déjà bénéficié des mannes publiques et il y en a un peu moins. C'est aussi le rôle de l'État que de rattraper, que de faire de l'équité ».
Le CHU de Montpellier – le 7e de France – bénéficiera pour son projet de modernisation d'une enveloppe considérable de 250 millions d'euros dont il faut cependant retenir 20 millions de reprise de dette. Mais le CHU était passé à la trappe des précédents plans d'investissements Hôpital 2007 et Hôpital 2012.
Parmi les 61 autres établissements de santé, on peut citer les 49 millions d'euros attribués au CH de Perpignan, fléchés notamment vers les filières de soins critiques, les urgences pédiatriques, la cancérologie ou la néphro-dialyse. Le CH de Narbonne percevra 7,7 millions d'euros pour agrandir son service d'urgence, moderniser la maternité ou encore développer les activités externes et la chirurgie ambulatoire.
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