LA TRÊVE estivale est bel et bien finie pour le premier CHU de France. Son personnel, si l’on en croit les syndicats, sera nombreux à battre le pavé demain pour la défense des retraites.
Le mécontentement n’a pas faibli dans certains hôpitaux au sujet du plan stratégique de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le sort réservé à la pédiatrie spécialisé, en particulier, n’est pas tranché, et l’hôpital Trousseau reste mobilisé. C’est le 15 septembre que le conseil de surveillance de l’AP-HP examinera le plan stratégique. Ses grandes lignes étant consensuelles, le texte devrait être adopté. Avec des réserves, prévient toutefois un médecin siégeant au conseil de surveillance.
Le 23 septembre, les médecins de l’AP-HP sont appelés à participer à l’assemblée générale du mouvement de défense de l’hôpital public organisée à la faculté de Cochin. Décideront-ils de démissionner collectivement de leurs fonctions administratives, une menace qu’ils laissent planer depuis près d’un an ? La question sera débattue en séance. L’ambiance promet d’être chaude. Le budget 2010 du CHU, dévoilé depuis quelques jours par la direction générale, suscite de vives critiques. Le déficit prévisionnel annoncé (94,5 millions d’euros, sur un budget total de 6,5 milliards d’euros) serait sous estimé. Le conseil de surveillance de l’AP-HP a adopté une motion dénonçant la réduction des moyens accordés à l’AP-HP, ainsi que la suppression de plus de 800 emplois. Le conseil régional d’Ile-de-France s’inquiète pour la qualité des soins. Les suppressions d’emplois cristallisent les critiques, y compris au sein du corps médical qui a prévenu qu’il s’opposera à celles qui ne seraient pas médicalement justifiées.
En poste depuis 2006, le directeur général, Benoît Leclercq, est toujours donné sur le départ. Il pourrait être remplacé à la fin du mois par Mireille Faugère, numéro deux de la SNCF, une fois le budget bouclé et le plan stratégique adopté. Le poste de directeur médical de l’AP-HP est vacant depuis la fin juillet : le Pr Jean-Yves Fagon a quitté ses fonctions pour raisons personnelles. « Le directeur général ne l’a pas nommé au sein du directoire, il l’a mal pris », décrypte un médecin de l’AP-HP. L’intérim est assuré par Jean Pinson, jusqu’alors directeur adjoint de la direction de la politique médicale. Jean Pinson n’est pas médecin.
À noter qu’à l’AP-HP comme dans les autres hôpitaux, les élections à la CME (commission médicale d’établissement), programmées pour mars 2011, pourraient être repoussées d’un semestre. Afin de laisser le temps aux nouvelles instances hospitalières (conseil de surveillance et directoire) de prendre leurs marques.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique