L’Académie de médecine déplore la suppression des services hospitaliers (au profit d’une organisation en pôles), conséquence du plan Hôpital 2007 et de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires). Elle demande que l’existence du service hospitalier soit clairement reconnue, et que soit réaffirmée la responsabilité du chef de service vis-à-vis du personnel non médical. Il en va de la qualité des prises en charge médicales, observe l’institution.
La note, adoptée à l’unanimité par les académiciens, a été rédigée par le Pr Daniel Loisance.
Ce chirurgien cardiaque a lui-même exercé les fonctions de chef de service jusqu’en 2010, au sein de l’hôpital Henri Mondor (AP-HP), à Créteil. Un service qui se trouve aujourd’hui dans la ligne de mire de l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, en raison de sa faible activité. L’IGAS, dépêchée sur place pour un audit, a pointé du doigt une succession « mal organisée » à la tête du service. Dans un entretien au « Point » (17 novembre 2011), le nouveau chef de service, Jean-Paul Couetil, déclarait avoir récupéré un service dans « une situation catastrophique », notamment liée à l’absence de dialogue entre le chef de la réanimation cardiaque et le chef de la chirurgie cardiaque – le Pr Loisance, autrement dit.
Démotivation
C’est ce même Daniel Loisance, qui, aujourd’hui, se fait le défenseur des services ancienne formule. Dans la note dont il est l’auteur, l’académicien s’élève contre « les effets néfastes d’une gestion purement comptable des établissements », mettant en cause l’attractivité du service public hospitalier. Il ajoute : « La mutualisation des personnels infirmiers, aggravée par la pénurie, supprime insidieusement le sentiment d’appartenance à une équipe et compromet le bon fonctionnement des soins. » La suppression de notion de service hospitalier entraîne deux conséquences : « Les malades et les personnels infirmiers et aides soignants souffrent de l’absence d’un encadrement médical, le chef de service est démotivé et se désengage de l’animation de son équipe et de ses responsabilités. »
En conclusion, Daniel Loisance préconise le développement d’une culture de l’évaluation au sein des services, « avec un dossier informatique prenant en compte non seulement le niveau d’activité (classes pathologiques, gestes techniques), mais aussi des indices de qualité de la prescription ». Il demande en outre à ce que la délégation de gestion prévue par la loi soit réellement mise en œuvre sur le terrain.
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