JEAN-MARIE Le Guen président du conseil de surveillance de l’AP-HP, « c’est la voie la plus naturelle », estime l’intéressé. Qui affirme disposer de solides « soutiens ». Le président sortant du conseil de surveillance de l’AP-HP est, à sa connaissance, l’unique candidat déclaré. Mais les jeux ne sont pas clos. Et l’Élysée ne l’entend pas de cette oreille.
La composition du conseil de surveillance du premier hôpital de France sera fixée dans les prochains jours.
À charge pour les quinze membres, lors de leur première réunion, d’élire en leur sein un président. Y siégeront deux élus de la majorité (Pierre-Christophe Baguet, François Kosciusko-Morizet), et trois élus de l’opposition (Jean-Paul Huchon, Jean-Marie Le Guen, Jean-Louis Missika). Les syndicats CGT et SUD ont chacun un siège. Les Drs Loïc Capron et Alain Faye représenteront les médecins, et Martine Andrieu, les paramédicaux. Reste les cinq « PQ » - personnalités qualifiées. C’est sur elles que compte l’exécutif pour contrer la candidature de Jean-Marie Le Guen. Les personnalités qualifiées sont nommées par l’ARS et le préfet de Paris. En toute théorie. Car l’Élysée ne s’en cache pas, ses services regardent « de près » le sujet. À l’AP-HP, « le vaisseau amiral », mais aussi « dans les autres grands CHU », notamment Lyon et Marseille.
Qui seront les cinq « PQ » de l’AP-HP ? Au minimum deux représentants des usagers, dit la loi. Pour le reste, c’est ouvert. Des personnalités politiques peuvent donc sortir du chapeau. Des noms ont circulé, notamment celui de Michèle Barzach, mais le mystère reste entier. « Il faut une personne admise des médecins, note cet observateur. Une personnalité politique au-dessus des suffrages, comme Jean-François Mattei par exemple. Qui va s’y coller ? Un kamikaze ! Ce job, c’est mission impossible. Les pressions seront terribles. Les autres CHU ont l’œil rivé sur l’AP-HP. Ils attendent tous que le gouvernement lâche du lest pour l’AP-HP, car ils savent que les maires décideront alors de relâcher la pression sur eux ».
Jean-Marie Le Guen assure ne rien savoir de ce qui se trame en coulisses. « S’il devait y avoir des manœuvres, ça ne pourrait qu’être négatif pour l’AP-HP, dit-il. Le conseil de surveillance n’est pas un lieu où polémiquer ».
Les politiques s’étaient montrés aux petits soins pour l’AP-HP avant les élections régionales. À quelques semaines du vote du plan stratégique du CHU et de son budget, rebelote. Hier, Jean-Paul Huchon s’est à nouveau rendu à l’hôpital Trousseau, menacé d’une profonde restructuration. Une marque de soutien qui réconforte les médecins de Trousseau, autant qu’elle les embarrasse. « Nous ne voulons pas de récupération politique », réagit l’un d’eux.
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