De notre correspondante
Le compte à rebours est lancé. En avril, l’institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) accueillera ses premiers patients sur le site de Langlade.
Au même moment, le nouvel hôpital Pierre-Paul Riquet (85 000 m2, 650 lits, trois pôles cliniques), ouvrira ses portes à Purpan. Ce sera l’une des dernières étapes d’une vaste réorganisation initiée il y a plus de dix ans. Ces deux événements majeurs feront définitivement entrer le CHU de Toulouse dans la cour des grands centres de soins européens.
Arrivé il y a un an à la direction générale du CHU, Jacques Léglise est à la manœuvre pour mener à bien ces projets d’envergure. Après avoir lancé les hôpitaux parisiens Robert Debré et Georges Pompidou, l’homme a le profil idéal. « Mais je n’avais pas tout à fait mesuré le niveau de transformation que cela engendrerait ici », confie-il au « Quotidien ».
Big bang
Entre, d’un côté, la mise en œuvre de l’IUCT (qui réaménage l’ensemble de la cancérologie de Midi-Pyrénées sur les trois sites - Purpan, Rangueil-Larrey et à l’oncopole) et, de l’autre, l’ouverture de l’hôpital Pierre-Paul Riquet, chantier de tous les records, il parle d’un « effet big bang » pour le CHU.
Dans les prochains mois, pas moins de 2 500 soignants - médecins et autres professionnels de santé - du CHU changeront de poste ou de lieu de travail. Cette réorganisation a suscité des remous et même des mouvements de grève répétés. « Inévitable dans ces périodes de changements », modère le patron.
Dans le cadre de l’IUCT, une centaine d’embauches ont été décidées. Pour la première fois en France, un CHU et un centre anti-cancer (l’Institut Claudius Regaud - ICR) vont fonctionner en totale synergie, en lien avec le secteur privé et le réseau de cancérologie ONCOMIP. Unis dans ce programme, Jacques Léglise (CHU) et le Pr Michel Attal, actuel directeur de l’Institut Claudius Regaud, sont donc condamnés à s’entendre. Le premier assurera la présidence du groupement de coopération sanitaire (GCS), le second en sera administrateur. Les patients ne se rendront compte de rien, les médecins du CHU et de l’ICR travailleront ensemble, assurent les deux responsables.
Porte d’entrée unique
Avec un budget de fonctionnement annuel de 170 millions d’euros, l’IUC vise les 90 000 consultations par an.
« L’oncopole et ses 306 nouveaux lits sera la porte d’entrée unique pour les malades du cancer. C’est ici que se tiendront les réunions de consultations pluridisciplinaires, ici aussi que se décidera l’orientation des patients sur l’un des trois sites en fonction des pathologies », explique Michel Attal.
Autre pilier de l’IUC : une intense activité de recherche clinique. Sur le même site, le centre de recherche en cancérologie de Toulouse se consacrera à la recherche fondamentale. « Quatorze équipes sont déjà engagées et nous recruterons deux équipes par an parmi la fine fleur internationale car nous avons besoin de leaders d’opinion », annonce Michel Attal qui a déjà une idée précise des noms qu’il souhaite attirer...
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