LE BUDGET 2010 des établissements de l’AP-HP n’est pas encore notifié en raison de la nouvelle gouvernance qui a modifié les règles. Mais le Musée de l’assistance publique et son personnel (12 personnes) craignent déjà de faire les frais des restrictions budgétaires. Le budget présenté pour 2010 a certes anticipé la rigueur imposée. Il n’en demeure pas moins qu’une activité « culturelle » risque d’être jugée moins prioritaire que les soins. Cela suffit à faire enfler la rumeur dans l’aile qu’il occupe au sein du prestigieux hôtel de Miramion. Monument historique, où sont logés par ailleurs plusieurs directeurs de l’AP-HP.
Pourtant, affirme Jacques Deschamps, vice-président du conseil d’administration de l’ADAMAP, la politique culturelle participe à la stratégie des établissements qui font preuve d’une certaine ambition au niveau des soins. Le musée, né en 1934, tient une place assez unique auprès des personnels de l’AP-HP et du public. Ses expositions temporaires touchent un large public, avec des thèmes comme l’hôpital et l’enfant (2005), la gérontologie (2007-2008) ou l’humanisation des hôpitaux. Ces expositions ont accueilli entre 15 000 et 20 000 personnes, l’humanisation à un mois de la fermeture en est à 18 000. Et, surtout, ces manifestations sont déclinées en expositions itinérantes qui vont d’établissement en établissement, créant une animation.
Le musée participe à nombre d’événements culturels et a ainsi reçu 820 personnes lors de la dernière Nuit des musées. Comme il a obtenu le statut de Musée de France (loi du 4 janvier 2002), ses collections sont imprescriptibles et les biens constituant les collections appartenant à une personne publique sont inaliénables.
Lieu de transmission.
Le musée a toujours eu l’habitude de recourir à des sources de financement complémentaire pour ses expositions (DRAC d’Île-de-France, mécénat), mais l’AP-HP lui apporte l’essentiel de ses ressources. Il y aurait une sorte de contradiction à renoncer aux projets culturels alors que vient d’être signé une convention culture et santé entre les deux ministères concernés (« le Quotidien » du 11 mai ) et que Roselyne Bachelot « compte sur les agences régionales de santé pour promouvoir des projets culturels dans les schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS) ».
Le musée est un lieu de transmission et de formation, souligne Élisabeth Lepresle, secrétaire générale de l’ADAMAP, il restitue des problématiques qui ont une histoire. Il peut en tout cas compter sur le soutien de ses amis, qui sont une centaine. Le Pr Jean-François Moreau, président de l’ADAMA, reconnaît que la période est difficile et que le musée risque d’avoir de moins en moins de moyens pour entretenir et augmenter ses collections L’association s’est lancée pour sa part dans un programme de conférences pour élargir son public et le sensibiliser aux richesses du musée, mal connues y compris au sein de l’Assistance publique.
ADAMAP, Hôtel de Miramion, 47, quai de la Tournelle, 75005 Paris, tél.01.40.27.50.49, amis.du-musee@sap.aphp.fr, site Internet : www.adamap.fr. Prochaines conférences sur l’histoire des SAMU de Paris et le rôle de l’os de la préhistoire à nos jours.
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