Certains indicateurs à l’AP-HP ne sont pas bons. La durée moyenne de passage aux urgences adultes s’élève ainsi à 3h48 pour les patients qui rentrent chez eux. Un passage sur trois dure plus de 4 heures.
La fréquentation, elle, ne cesse de progresser : +2,1 % par an depuis 2004, au point d’atteindre 1,1 million de passages en 2013. Les personnes âgées et les enfants occupent une place croissante.
Pour répondre au ras-le-bol des patients insatisfaits et des professionnels, qui se sentent débordés, l’AP-HP déploie un plan, validé par la Commission médicale d’établissement. Quarante mesures en tout, avec pour objectif d’ici à 2019 de diviser par deux du temps d’attente moyen aux urgences et mettre fin aux attentes de plus de 4 heures. Il s’agit notamment de raccourcir le temps de réponse des centres 15, d’améliorer les relations entre ces centres 15 et les urgences, les maisons médicales de garde, les EHPAD, et cabinets médicaux ouverts le soir, d’augmenter la présence des psychiatres aux urgences, de réduire le délai d’obtention des résultats d’analyse biologique et d’examens d’imagerie, de remédier aux faiblesses architecturales de certains sites, de sénioriser davantage les équipes médicales, de créer un lien direct avec les services d’HAD, de publier des indicateurs pour plus de transparence...
Généralisation les fast tracks
La filière courte, « fast track », de la Pitié-Salpêtrière est ouverte entre midi et minuit. Elle prend en charge 20 % des urgences (et jusqu’à 50 % chez l’enfant). Ce modèle, l’AP-HP entend le dupliquer dans ses 37 hôpitaux (les deux tiers ont déjà plus ou moins un circuit court aux urgences).
L’AP-HP répond ainsi aux attentes du ministère de la Santé qui souhaite réduite les délais d’attente aux urgences en généralisant les circuits rapides (« le Quotidien » du 10 juin).
Fluidifier le circuit des patients ne se fera pas d’un claquement de doigt. Attention à ne pas créer des urgences super-performantes qui créent un embouteillage en aval, met en garde le Pr Loïc Capron, président de la CME de l’AP-HP. Mieux gérer les lits ne doit pas se faire au détriment de l’activité programmée, complète le Pr Pierre Carli, chef du SAMU de Paris.
L’AP-HP investira 40 millions d’euros d’ici à 2019 pour ce plan urgences. Des fonds qui serviront à rénover les services inadaptés, mais pas à recruter : « Le moyen principal d’action n’est pas d’ajouter du personnel et des euros. D’ailleurs, il n’y en a plus. C’est d’utiliser l’existant », observe le Pr Capron. Pour qui le privé peut être un exemple – ses temps d’attente sont « bien meilleurs ».
Générale de santé a fait campagne en promettant des délais très courts et transparents. « Nos temps ne sont pas des temps marketing produits d’appel, mais des temps de prise en charge médicale », recadre Martin Hirsch, DG de l’AP-HP.
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