LES ACHATS hospitaliers - environ 15 milliards d’euros par an - sont en cours de structuration à l’échelle nationale dans le but de dégager des économies conséquentes. Le programme ministériel PHARE (Performance hospitalière pour des achats responsables) vient de produire ses premiers résultats. Il est possible d’économiser 1,2 milliard d’euros en trois ans grâce à l’application de certaines recommandations, assure ainsi la Direction générale de l’offre de soins (DGOS).
Dix domaines d’achats ont été ciblés par le programme (imagerie de coupe, entretien et réparation de biens à caractère médical, mobilier de soins, logiciels, blanchisserie, véhicules en coût complet, consommables de laboratoire, dépenses immobilières, dispositifs médicaux à usage unique et assurances). « Ces "économies intelligentes", expose la DGOS, doivent notamment permettre aux établissements de mieux dépenser et, ainsi, de dégager des marges de manœuvre au bénéfice des patients. Pour cela, le programme PHARE promeut en particulier la mise en place d’un responsable achat unique par établissement, qui anime un dialogue avec les prescripteurs sur toutes les catégories de dépenses et élabore un plan d’actions achat annuel et quantifié ». Prochaine étape du programme PHARE : l’accompagnement des établissements de santé autour de l’élaboration de leurs premiers plans d’actions achat.
Mais le consensus n’est pas au rendez-vous. Certaines centrales d’achats critiquent la dynamique enclenchée par le ministère, considérant qu’elle perturbe leur bonne marche. Le programme PHARE ne cible que les hôpitaux publics et privés à but non lucratif, observe ainsi la CAHPP (centrale des achats hospitaliers publics et privés), qui voit d’un mauvais œil la responsabilité importante confiée aux Agences régionales de santé par le programme PHARE. « Une logique régionale d’achat est un non-sens face à un marché aujourd’hui mondialisé », remarque la centrale d’achats, qui critique en outre le choix de l’opérateur (le RESA Ile-de-France). La CAHPP demande à la DGOS de revoir sa copie et de mettre autour de la table l’ensemble des acteurs concernés, cliniques privées y compris. L’un des enjeux consiste à établir « un consensus sur les prix des médicaments pour éviter les dérives rendant difficiles des négociations actuellement basées sur les volumes de consommations et non sur l’équité », fait valoir la centrale.
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