L’HEGP, qui a organisé son colloque annuel « Le printemps de la télémédecine », est revenu sur ses expérimentations en matière de téléconsultations médicales en gérontologie. La procédure a nécessité l’établissement d’une liaison sécurisée entre l’HEGP et l’hôpital gériatrique Vaugirard-Gabriel-Pallez (VGP) de manière à rendre possible les actes de télémédecine et l’obtention des avis spécialisés.
Premier enseignement : l’acte de télémédecine bouleverse les habitudes des professionnels. « Si les performances techniques du dispositif garantissent des conditions d’analyse et d’audibilité mutuelle satisfaisantes, prévient le Dr Espinoza, son utilisation présente des difficultés inédites qu’il va falloir surmonter par de nouvelles pratiques ».
Dans certains cas, la compréhension mutuelle peut être altérée. Des cadrages ont été nécessaires afin d’établir des normes (sociales, professionnelles et techniques) pour remédier aux difficultés. Le « cadrage » social consiste à demander à tous les participants situés aux deux extrémités de la chaîne de se présenter précisément (avec leur nom, leur statut professionnel et l’objet de leur présence), partant du principe que si l’interlocuteur n’est pas parfaitement identifié, l’autre aura du mal à anticiper ses comportements et à comprendre ce qui se passe.
Autre enseignement, l’usage de la télémédecine implique la délégation de tâches. En chirurgie orthopédique, le spécialiste présent à l’HEGP peut être amené à demander à un kinésithérapeute situé à VGP aux côtés du patient de procéder à une immobilisation du membre. Une dermatologue pourra demander à une infirmière de palper une lésion cutanée pour en vérifier l’état. Autant de coopérations nouvelles qu’il conviendra de codifier, prévient le Dr Jacques Lucas, vice-président de l’Ordre des médecins.
Gains de temps.
Grâce à la télémédecine, les délais d’obtention d’avis spécialisés ont été considérablement raccourcis, se réjouit l’HEGP. Environ 30 % des patients concernés ont pu bénéficier d’une session de téléconsultation dans la journée, 37 % dans la semaine, 19 % dans les 15 jours, seuls 14 % des patients ayant dû patienter plus de 15 jours. Les spécialités les plus « demandeuses » d’actes de télémédecine pour les personnes âgées sont l’orthopédie (41 % des actes), la cardiologie (22 %), et la dermatologie (12 %).
Pour le Dr Marion Di Schino, du service de chirurgie orthopédique et traumatologique, la télémédecine apporte un vrai plus à l’orthopédie, notamment chez les personnes âgées pour qui « l’attente parfois longue lors d’une consultation classique est pénible ». De plus, la consultation de télémédecine donne « l’opportunité de réunir tous les intervenants qui prennent en charge le patient », ce qui est difficilement envisageable dans le cadre d’une consultation classique.
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