Pour son Baromètre santé 360* présenté ce mardi 21 mai à la Paris Healthcare Week, Odoxa a donné la parole aux usagers du système de santé. L'institut de sondage s'est penché cette fois sur « l'expérience-patient » à l'hôpital des citoyens de cinq pays européens (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne et Allemagne).
Résultat, les Français sont parmi les patients du Vieux Continent les plus satisfaits de leur hôpital en général mais ils aimeraient que leurs attentes soient mieux prises en compte lors de leur séjour.
De fait, l'hôpital français conserve une cote très élevée, malgré une baisse par rapport à l'année dernière. 71 % des Français disent avoir une bonne (ou très bonne) image des hôpitaux publics (contre 77 % en 2018). Côté cliniques, c'est encore mieux puisqu'ils sont 77 % (mais 85 % en 2018) à avoir cet avis positif.
Un résultat qui place la France devant tous ses homologues européens pour l'image favorable du secteur privé et presque pour le public où seuls les Espagnols sont plus nombreux (76 %) à louer leurs hôpitaux.
Cette image flatteuse de l'hôpital est confirmée en affinant le panel. Odoxa a sélectionné le témoignage de 1 570 citoyens européens (dont 616 Français) ayant été hospitalisés dans les deux dernières années.
Là encore, les Français sont une très large majorité (86 %) à se dire satisfaits de leur séjour à l'hôpital. Ce score les place en tête des pays européens, juste devant les Britanniques (84 %) et loin devant les Italiens (70 %). Une forte satisfaction qui se retrouve dans tous les types d'établissements aussi bien publics (87 %) que privés (87 %) ou dans les CHU (85 %).
L'adressage par le médecin traitant ou un spécialiste obtient les faveurs de plus de neuf patients hospitalisés français sur dix. La qualité des soins hospitaliers est au rendez-vous pour 86 % d'entre eux, soit six points de plus que la moyenne européenne.
L'avis des patients et leurs objectifs négligés ?
En revanche, on note une marge de progrès de l'expérience patient dans plusieurs domaines. « Il y a un point central à améliorer et sur lequel collectivement nous avons une marge de progrès à faire, c'est la participation du patient à la décision médicale », résume le Dr Philippe Denormandie, chirurgien spécialisé dans la neuro-orthopédie.
En effet, sur la prise en compte de l'avis du patient, seuls 67 % des patients français s'estiment satisfaits. Plus inquiétant, seuls 4 patients sur 10 déclarent avoir eu une discussion spécifique avec les professionnels de santé sur leurs objectifs personnels à l’issue de leur traitement ou de leur opération (comme la reprise du sport après une chirurgie du genou) alors que 74 % d'entre eux jugent cet aspect « indispensable ». Sur ce critère particulier des objectifs spécifiques des patients, la France accuse un retard sur ses voisins européens. En Angleterre par exemple, les patients interrogés sont 71 % à avoir pu discuter de leurs objectifs avec les professionnels de santé. Seuls les Allemands font moins bien (58 %). « C'est une question réclamée par les patients, nous devons plus travailler avec eux et les associer directement aux décisions et choix thérapeutiques », propose le praticien hospitalier à l’Hôpital Raymond-Poincaré de Garches.
D'autres critères de satisfaction récoltent de mauvais scores, la restauration en premier lieu. Un bon tiers des patients français interrogés se disent mécontents de ce qu'ils ont trouvé dans leur assiette à l'hôpital. À l’inverse, on retrouve en haut du tableau les rendez-vous pré-opératoires qui laissent 91 % de patients satisfaits, mais aussi l'accueil (89 %) ou la durée de l'hospitalisation.
* Baromètre santé 360 pour Nehs (actionnaire du « Quotidien »), « le Figaro », France Inter, la chaire santé de SciencesPo et l'Université numérique en santé et sport (UNESS). Réalisé entre le 19 avril et le 9 mai auprès d'un échantillon de 3 007 Européens (493 Anglais, 504 Espagnols, 505 Allemands, 505 Italiens et 1 000 Français) et 616 patients français.
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