REGAIN de tension dans les hôpitaux parisiens, notamment à Antoine-Béclère, Louis Mourier, et Trousseau. L’imminence du vote du plan stratégique de l’AP-HP renforce les inquiétudes des uns et des autres. À Antoine-Béclère, un collectif a réuni 1 500 signatures contre les projets de la direction. « Antoine Béclère est un hôpital à l’équilibre, où il fait bon vivre, mais qui va mourir demain, car il fait partie d’un groupe hospitalier (réunissant le Kremlin Bicêtre et Paul Brousse) très déficitaire, qui doit rendre 101 postes non médicaux en 2010, expose le Pr Dominique Musset, président du comité consultatif médical de l’hôpital Antoine Béclère. La direction du groupe refuse de faire d’Antoine Béclère un cas particulier. Elle veut imposer des pôles intersites au nom de l’efficience. Une bêtise, car ce serait ingérable ». « Les directeurs se sentent pousser des ailes avec la loi HPST. Surgit un autoritarisme contre productif créant des blocages », analyse le Pr Bernard Granger (Cochin), porte-parole du mouvement de défense de l’hôpital public.
À ce stade, le projet médical du plan stratégique du CHU est quasiment bouclé. N’y manque qu’un chapitre, celui consacré à la pédiatrie. Le sujet divise les médecins de l’AP-HP. Un comité d’experts mènera des audits les 18 et 19 juin, et passera en revue les projets. Trousseau pourrait voir sa pédiatrie spécialisée transférée vers Necker et Robert Debré. Pas question de fermer Trousseau, temporise cette source ministérielle. L’inquiétude des pédiatres de Trousseau reste vive. « On ne sait pas du tout quelle décision sera prise au final par le directeur général de l’AP-HP », remarque le Pr Noël Garabédian, président du CCM de Trousseau. La Commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP se réunit le 29 juin pour examiner le plan stratégique. Une première réunion s’est déroulée mardi, mouvementée. Le budget 2010 est au cœur des préoccupations. « On est face à la quadrature du cercle, estime le président de la CME, le Pr Pierre Coriat. Comment élaborer un EPRD 2010sans suppressions de postes autres que celles prévues par les projets médicaux, sans dépasser un déficit de 80 millions d’euros ? Des médecins ont des doutes. Je crois que c’est possible à condition de relancer l’activité et d’adhérer aux restructurations ».
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique