Nouvelle gouvernance, tarification à l’activité, loi HPST... Le métier de directeur d’hôpital évolue au rythme des réformes. Comment la profession est-elle perçue par ses interlocuteurs ? L’ADH a mené un sondage auprès de directeurs d’ARS (agences régionales de santé), de présidents de conseil de surveillance, de présidents de CME, d’usagers, et de doyens.
Premier enseignement : la sélection par concours et la formation spécifique à Rennes ne sont pas plébiscitées. Un tel parcours n’apparaît pas nécessaire pour 42 % des sondés (les doyens étant les plus critiques). Le métier a beaucoup évolué depuis 15 ans, tous le disent. Pour le meilleur mais aussi le pire : « Le directeur d’hôpital a gagné en leadership, en expertise, mais il est perçu comme étant trop "éco-centré", avec plus de responsabilités et moins d’autonomie », analyse Nathalie Robin-Sanchez, enseignante-chercheuse à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
Dialogue social, écoute : peut mieux faire
Un bon directeur, considèrent la grande majorité des sondés, fait preuve de vision stratégique. Il sait manager une équipe. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, la capacité à tisser du lien, l’écoute, l’humanité, ne sont pas vraiment pas les atouts reconnus des directeurs actuels : les présidents de CME, les doyens, les élus et les usagers estiment à l’unisson que les directeurs devraient en priorité améliorer leurs compétences relationnelles.
Parmi les risques qui pèsent sur le chef d’un établissement, les finances arrivent en tête - loin devant la pression médiatique ou réglementaire. « Nous sommes sous pression financière, nos partenaires le savent et le ressentent tous », observe Nathalie Robin-Sanchez.
La loi HPST a bouleversé les rôles : l’ARS influence le pilotage de l’établissement plus fortement que le directeur lui-même, aux yeux de tous les sondés, à l’exception - sans surprise - des DG d’ARS eux-mêmes, pour qui le directeur d’hôpital reste le personnage clé.
Les présidents de CME appellent les directeurs à se concentrer sur le dialogue, la compétence et l’innovation. Les doyens, quant à eux, attendent des directeurs une meilleure connaissance du système médico-universitaire.
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