De notre correspondant
En Languedoc-Roussillon, le taux de chirurgie ambulatoire a progressé de moins de 10 points entre 2007 et 2012 (de 32,3% à 40,8%). Il est possible de faire mieux, jugent les acteurs concernés. Lors d’un colloque régional, les médecins libéraux de l’URPS ont exposé le résultat de travaux visant à développer la chirurgie ambulatoire, notamment en milieu rural.
Le Dr Jean-Michel Savarit, médecin à la Mutuelle sociale agricole (MSA) de l’Hérault, a présenté des données préoccupantes sur des cantons très isolés de l’Hérault. « Il apparaît que les agriculteurs, qui d’une manière générale ont tendance à repousser leurs interventions pour ne pas abandonner leur activité, affichent un taux d’hospitalisation en chirurgie ambulatoire inférieur à 39% », déplore le médecin-conseil. Pour palier ce déficit, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de l’URPS médecins du Languedoc-Roussillon, appelle de ses vœux « un nouveau mode d’organisation de l’ambulatoire entre l’épisode d’hospitalisation, la médecine de ville et la médecine libérale spécialisée. ». Un objectif principal : la coordination plus efficace des soins, notamment à la sortie d’hôpital.
Faire circuler l’information
Le Dr Christian Vedrenne, médecin généraliste, exerçant en maison de santé pluridisciplinaire, insiste sur trois points : l’établissement « en amont » des prescriptions médicamenteuses afin que le patient bénéficie de ses médicaments chez lui dès son retour, ce qui n’est pas systématique ; l’élaboration de protocoles infirmiers et de rééducation éventuelle par pathologie et actes thérapeutiques pour personnaliser le suivi ; enfin la mise à disposition d’outils et de systèmes d’alerte pour que le chirurgien, voire l’anesthésiste, ait des informations sur l’environnement social du patient. « Une chirurgie ambulatoire du membre inférieure chez un patient isolé résidant au 3e étage d’un immeuble sans ascenseur n’est pas logique. Or, la décision du chirurgien ne tient pas compte de telles informations que le médecin traitant connaît pourtant », précise le Dr Vedrenne.
Cette communication systématique entre les acteurs de la chaîne médicale est également réclamée par Annie Morin, présidente du collectif interassociatif sur la santé (CISS-LR) de la région. « Mon médecin traitant a ma confiance mais je ne suis pas sûre que les médecins traitants occupent aujourd’hui la place qu’ils méritent. », explique-t-elle.
Guides des bonnes pratiques
Présent au colloque au nom des cliniques, le président de la FHP-MCO et de la FHP régionale, Lamine Gharbi, soulève la question des incitations tarifaires à la performance et d’une certaine incohérence. « Le président de la République veut faire des milliards d’euros d’économies et développer le taux de recours à l’ambulatoire… Mais il y a encore peu de temps, les cliniques étaient pénalisées si elles traitaient plus de patients que prévu en ambulatoire »
Le Dr Jean-Luc Baron, chirurgien, président de la conférence nationale des présidents de CME de l’hospitalisation privée, promet des avancées prochaines pour améliorer les habitudes : « Grâce au travail entre médecins de ville, CME et établissements, nous comptons éditer un guide des bonnes pratiques à la fin de cette année pour développer l’ambulatoire et l’hospitalisation courte. »
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