L'Ordre des médecins du Rhône a réclamé, jeudi, la radiation d'un professeur pour avoir prescrit des antibiotiques au long cours à des patients souffrant de formes sévères de la maladie de Lyme.
« C'est une conjuration, un procès de Moscou, avec des arguments faux », a déclaré à l'AFP ce neuropsychiatre lyonnais, Paul Trouillas, à l'issue d'une audience de plus de trois heures devant la chambre disciplinaire.
Près de 200 personnes, selon l'association France Lyme, sont venues devant la salle d'audience avec de larges pancartes, où était notamment écrit « Pas d'obstruction aux traitements qui sauvent », pour soutenir celui qui fut un pionnier de la neurologie pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux.
« Il n'y a jamais eu de plainte de patients, ni même de signalement. Ce sont ses pairs qui l'attaquent ! Il a des résultats, c'est surtout ça qui embête », a fustigé la responsable régionale de l'association, Stéphanie Clerc.
Le conseil départemental de l'Ordre des médecins (CDOM) reproche au Pr Trouillas d'avoir traité une jeune fille souffrant de la forme neurologique tardive de la borréliose de Lyme selon lui, ce que contestent d'autres médecins, par des antibiotiques au-delà de 28 jours et de les lui avoir prescrits hors autorisation de mise sur le marché.
Le neurologue a assuré suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Si cette patiente « avait été diagnostiquée de manière précoce, si on ne l'avait pas traitée d'hystérique, sa vie ne serait pas brisée », a-t-il déploré.
L'avocat du CDOM, Me Jérôme Cayol, estime que « le plus grave dans cette affaire, c'est que les décisions devraient être prises de manière collégiale », reprochant au mis en cause d'avoir maintenu son traitement « malgré les avis de ses confrères et des hôpitaux ».
« Même s'il donne satisfaction à certains patients, sa méthode est dangereuse et je vous demande de prendre une décision qui lui interdise d'exercer la médecine », a poursuivi l'avocat.
La décision a été mise en délibéré.
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