C'est un constat établi depuis longtemps par les établissements mais qui est aujourd'hui documenté. En 2021, le nombre de séjours hospitaliers hors-Covid-19 (dans les unités de soins de courte durée de MCO) était toujours inférieur de plus de 3 % à celui observé en 2019, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Après une baisse du nombre de séjours hospitaliers en 2020, qui a concerné aussi bien les hospitalisations complètes (-17 %) que les hospitalisations de jour (-12 %), l’activité est pourtant repartie à la hausse en 2021 avec un nombre de séjours en progression de +12 % par rapport à 2020. Mais sans toutefois rattraper le niveau connu avant la crise sanitaire.
De manière plus détaillée, le nombre de séjours en hospitalisation complète reste très en deçà de son niveau de 2019 (-11,2 %) alors que celui en hospitalisation de jour dépasse son niveau d'avant crise (+6 %). En hospitalisation complète, ce sont les établissements privés à but lucratif qui ont connu la plus forte baisse par rapport à 2019 (-13,4 %).
Disparités géographiques
L’étude précise que la baisse du nombre de séjours hors Covid-19 concerne principalement les séjours « sans acte classant » (-5,9 %) et « avec acte classant opératoire » (-2,9 %), tandis que les séjours pour acte classant non opératoire sont stables (+ 0,8 %).
Sur le plan géographique, de fortes disparités existent. La baisse d’activité par rapport à 2019 est plus importante dans les régions Centre-Val de Loire (-7 %), Hauts-de-France (-6 %) et Île-de-France (-6 %). Ce sont plutôt les régions de l’ouest (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne) qui ont tiré leur épingle du jeu, avec une activité proche, voire au-dessus de leur niveau d’avant-crise.
Recul pour les motifs ORL, respiratoires et infectieux
Côté motifs, ce sont les maladies de l’appareil respiratoire (hors Covid-19) qui ont le plus contribué à la baisse de l’activité par rapport à 2019 (-22 %). Les maladies ORL et infectieuses connaissent une baisse de même ampleur (autour de -20 %). Pour ces trois catégories, les « mesures sanitaires de restriction des contacts personnels et la poursuite de l’application des gestes barrières » expliquent la décrue. Autre hypothèse : certaines personnes atteintes de maladies chroniques respiratoires sont décédées du Covid-19 en 2020.
En 2021 toujours, le nombre de séjours pour motifs cardio-neurovasculaires est resté inférieur à celui de 2019 (-3 %), principalement pour les accidents ischémiques transitoires et les insuffisances cardiaques.
La chirurgie en hospitalisation conventionnelle était également en baisse en 2021 par rapport à 2019 (-11 %). Une exception : la chirurgie ambulatoire a dépassé son niveau de 2019 (+3 %).
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique