La déclaration du ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux sur le manque d’implication des cliniques privées dans la prise en charge de certains patients a fait sortir de ses gonds le président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi.
Après le triple drame du CHU de Toulouse, Frédéric Valletoux, pointant des « dysfonctionnements » dans la coopération locale entre hôpitaux et cliniques a appelé à une « participation effective et immédiate de tous les acteurs publics comme privés » dans la prise en charge des urgences psychiatriques et des soins sans consentement. L’ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a indiqué qu'il serait « très ferme » avec les acteurs privés mauvais élèves « sur les autorisations […] sur les financements qui leur sont donnés ».
La FHP défend les cliniques toulousaines
« La complémentarité public/privé devant être le maître mot de la refondation de notre système de santé, affranchie de toute polémique inutile et stigmatisante, nous demandons au nouveau ministre de mettre enfin en œuvre le service public de santé qui permettrait la coopération de tous sans distinction de statuts », a répliqué la FHP par voie de presse. La fédération affirme que les cliniques toulousaines ont « toujours contribué à la prise en charge des patients qui leur sont adressés […] dans le cadre des missions qui leur sont reconnues par l’ARS ».
Dans le détail, précise l’organisation, 66% des patients nécessitant une prise en charge en psychiatrie (hors soins sous contrainte) transférés par le CHU de Toulouse en sortie d’urgences le sont vers une clinique de la Haute-Garonne. Mais sur les soins sous contrainte, « non seulement une seule clinique de la Haute-Garonne est autorisée, mais aucune réponse ne lui est apportée quand elle demande à pouvoir étendre son activité pour prendre en charge un plus grand nombre de patients ».
Injonctions paradoxales
Au nom des cliniques privées, Lamine Gharbi réclame « que cessent les injonctions paradoxales ». Il propose à Frédéric Valletoux et aux pouvoirs publics de balayer devant leur porte. « Nous assurons les missions pour lesquelles nous sommes autorisés par l’État ; or, certaines d’entre elles nous sont refusées, comme les urgences et les hospitalisations sans consentement. C’est incompréhensible ! »
Le passé entre les deux hommes a comme un air de passif. Simultanément à la tête des deux puissantes fédérations hospitalières publiques et privées entre 2014 et 2022, Frédéric Valletoux et Lamine Gharbi ont orchestré pendant des années le petit jeu de la hache de guerre jusqu’à l’enterrer en 2017, au nom d’enjeux communs lors de l’arrivée au ministère de la Santé d’Agnès Buzyn. Une paix des braves qui se termine ?
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