Quarante-neuf pour cent des personnels hospitaliers ne connaissent pas ou peu les accords du Ségur dont la mesure principale est pourtant la hausse de leur rémunération, indique le nouveau baromètre trimestriel* publié ce mardi 6 octobre par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH).
Interrogés sur l'impact des 33 mesures présentées en juillet par le ministère de la Santé, 4 % seulement des personnels hospitaliers estiment que ces accords salariaux sont une réussite. 46 % pensent que le contraire. Surtout, un professionnel de santé sur deux estime ne pas être assez informés pour juger le Ségur (dont 45 % des infirmiers, 65 % des étudiants et trois quarts des personnels soignants retraités). Même constat dans la population générale, à peine 9 % des Français estiment que le Ségur est une réussite, 72 % ne souhaitent pas se prononcer sur cette thématique.
L’augmentation de salaire de 180 euros net par mois pour les personnels (hors médecins), c'est-à-dire la mesure la plus concrète du Ségur, est jugée insuffisante par 85 % des premiers concernés et par 61 % des Français. Les infirmiers sont les plus sévères : 88 % estiment que cette revalorisation n'est pas à la hauteur.
Toujours un manque de bras et de matériel
Huit Français sur dix et neuf soignants sur dix ont le sentiment que l’hôpital public français est aujourd’hui en danger. La quasi-totalité des personnels hospitaliers (91 %) estime même que la qualité des soins va se dégrader. Personnels et managers considèrent ne pas disposer des moyens humains, financiers et matériels suffisants pour leur permettre de bien soigner les patients (82 %). Des efforts doivent aussi être portés sur les liens avec la médecine de ville, insatisfaisants pour 65 % des agents hospitaliers.
Reste que, comme souvent, les sondés saluent la qualité des hôpitaux français, soumis à rude épreuve pendant la première vague. Face à la crise sanitaire, 83 % des Français jugent que le système hospitalier s'en est « bien sorti ».
* Observatoire des soins et des soignants, réalisé en septembre auprès d'un panel représentatif de 2 004 Français et 3 910 personnels hospitaliers dont 88 médecins, 1 557 infirmiers et 688 aides-soignants.
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