Des mots de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine communiqués par voie de presse mardi 22 octobre, c’est une « situation de crise des services d’urgence », que vit l’hôpital de Périgueux. En cause : une série d’arrêts maladies déposés le matin même par une vingtaine de médecins urgentistes de l’établissement, qui dénoncent un épuisement généralisé et des conditions de travail dégradées.
À l’origine de cette action coup de poing, il y a l’annonce par l’ARS, en fin de semaine dernière, d’une refonte des flux de patients entre les urgences de l’hôpital de Périgueux et celui de Bergerac, distant de 45 minutes en voiture. « Les praticiens ont été confrontés à une réorganisation imposée par la fermeture des urgences de Bergerac, qui seront remplacées par une ligne exclusive de Smur/urgence vitale », a exposé mardi le Dr Benjamin Salez, responsable du Samu 24 au quotidien régional « Sud Ouest ».
La réunion de lundi 21 octobre entre les urgentistes et l’ARS n’a rien changé, cette nouvelle intervenant après la fermeture récurrente des services d'urgences de Sarlat, déstabilisant encore plus la prise en charge des urgences sur ce territoire.
Une « organisation dégradée » à Bergerac
L’ARS a activé dès mardi un plan blanc pour les hôpitaux de Périgueux et de Bergerac. Ce dernier fonctionne depuis quelques jours avec « une organisation dégradée » aux urgences, a-t-elle rapporté, les patients étant pris en charge la journée mais uniquement en cas d’urgence vitale la nuit. Au regard de la situation, les urgences de Bergerac ont été totalement fermées dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 octobre, rapporte « La Dordogne Libre ».
Des médecins des trois hôpitaux du territoire et de la clinique Francheville de Périgueux sont donc susceptibles d’être appelés pour assurer le fonctionnement des urgences.
Une cellule de crise a été ouverte pour coordonner les besoins et les soignants dans le département, associant ARS, préfecture, Samu, pompiers, CHU de Bordeaux et d’autres Samu comme ceux de la Charente ou de la Haute-Vienne.
L’ARS bientôt à la rencontre des soignants
Si des solutions pérennes n’étaient pas trouvées, le chef du Samu à Périgueux, le Dr Benjamin Salez, a indiqué que le mouvement pourrait s’installer dans la durée. « On fonctionne à quatre ou cinq urgentistes au lieu de six très régulièrement. On n'arrive pas à fidéliser tous les médecins urgentistes qui viennent chez nous. On a eu une dizaine de départs sur l'année qui a précédé, on souffre de venir travailler et de voir tous ces gens entassés aux urgences, sans solution pour les hospitaliser », a-t-il expliqué au micro de France Bleu.
Pour l’ARS Nouvelle-Aquitaine, il est regrettable « que des médecins choisissent des modalités d'actions qui impactent la prise en charge des patients sans donner le temps aux autorités compétentes d'agir ». Le directeur général Benoît Elleboode doit rencontrer dans la semaine les directeurs des hôpitaux, les médecins et les élus concernés.
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